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Le Parnasse de la Viole
Monsieur de Sainte-Colombe le fils, Marin Marais
Pièces de viole |
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N.B.
Édition
originale/Original recording
Alia Vox 9829 ( Boîtier
de 3 cd / 3cd set)
Comprenant: / Including:
AV 9827 ( A + B) & AV 9828 |
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Description
Artistes / Performers
Jordi Savall, basse de viole,
Pierre Hantaï, clavecin,
Rolf Lislevand, Xavier
Diaz-Latorre, théorbes et guitares,
Philippe Pierlot, basse de viole
Jean-Pierre Marielle, récitant
/ narrator
Lieu d'enregistrement /Recording site:
Collégiale du Château de Cardona (Catalogne / Catalunya)
Date d'enregistrement: Fév. 2003
Recording date: Feb. 2003
Durée totale / Total time:
AV 9827 (CD A: 45'15", CD B: 50'04")
AV 9828 : 66'27"
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Analyste: Julie Anne Sadie
Extrait en traduction libre:
»En début de carrière, le jeu de Savall était tout imprégné de sa
forte personnalité, plus tard il devint plus introspectif alors que
maintenant, il semble avoir atteint un équilibre sublime qui sied
bien à Marais. Au cours des années 90 Savall a enregistré quelques
uns des concerts (avec Wieland Kuijken et Christophe Coin) (Astrée
- 7729 et
Astrée -
8743 ) et des pièces pour viole
seule des Sainte-Colombe… Même si l’existence de la musique de
Sainte-Colombe le fils est connue depuis un certain temps, elle est
rarement interprétée. Savall a remédié à la situation en
enregistrant l’intégrale des œuvres répertoriées de ce musicien, et
cette musique est fort révélatrice, en particulier lorsque
juxtaposée à celle de Marais. Il était peut-être inévitable que la
musique du fils soit davantage apparentée à celle du père que celle
de Marais. C’est Lully, en fait, qui est le véritable mentor de
Marais et c’est son long stage d’apprentissage à l’Opéra qui lui a
permis de développer ses capacités en tant que compositeur et
communicateur. Marais n’a travaillé que pendant une courte période
avec Sainte-Colombe le fils. Néanmoins, … le fils a développé sa
propre voix, bien distincte, tout comme CPE Bach plus tard. La
discipline formelle de Lully est absente de ses suites et pourtant
elles offrent des moments de réelle puissance rhétorique ainsi que
d’expressivité très variée. Elles sont davantage complaisantes, plus
expansives que celles de Marais. Tout comme son père, Sainte-Colombe
le fils a recours fréquemment à la septième corde et à ses accords,
même s’il lui manque la grâce des autres compositeurs et la richesse
harmonique de Marais. Les interprétations qu’en donne Savall peuvent
sembler dépourvues de sentimentalité, mais pour moi, à tout le
moins, elles traduisent un profond engagement vis-à-vis de cette
musique, ce en quoi je lui suis reconnaissante. » |
Reviewer:
Julie
Anne Sadie
Excerpts : N.B.
The reviewer considers these recordings by Savall as part of a
package.
(Sainte Colombe le Fils -AV 9827 A + B and
Marin Marais AV 9828)
This is essentially what J.A. Sadie had to say about these 3 cd's.
"Although the existence
of the music of Sainte-Colombe le fils has been known for some time,
it is rarely performed. Savall has remedied the situation by
recording all that is known, and it is revelatory, especially when
juxtaposed with Marais’ music. It was perhaps inevitable that the
son’s music owed more to the father’s than did Marais’. Lully, after
all, was Marais’ true mentor, and it was Marais’ long apprenticeship
at the Opéra that sharpened his skills as a composer and a
communicator.Marais worked with Sainte-Colombe le fils only a very
short time. And yet, as you will hear, the son developed his own
distinctive voice, rather as CPE Bach later did. The formal
disciplines of Lully are absent from his suites and yet they have
moments of rhetorical power and they range widely in their
expression. They are more self-indulgent, more wayward than those of
Marais. Like his father, Sainte-Colombe le fils makes frequent use
of the seventh string and chords, although they lack the grace of
those of the other composers and the harmonic richness of Marais.
Savall’s performances may seem surprisingly unsentimental, but at
least for me they reflect a deep engagement with the music, for
which I am grateful. It is surely not by chance that Savall chose to
record this music on a 1697 seven-string instrument made in London
by Barak Norman. Does he think Sainte-Colombe le fils may have asked
or inspired the English maker to add a seventh string to some of his
renowned bass viols?"
Works of
Sainte-Colombe previously recorded by Savall:
(Astrée
- 7729 et
Astrée -
8743 )
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Diapason- # #
508 (11/2003)
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Appréciation
Evaluation |
Abonnement
Subscription
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Analyste: Gaétan Naulleau
Résumé ou abrégé:
Naulleau
souligne le fait que Savall a déjà enregistré cette « Suite en
si mineur » en 1975 en compagnie d’Anne Gallet et Hopkinson
Smith.
L’enregistrement de
2003 apporte un regard nouveau sur cette œuvre de Marin Marais. Il
s’agit d’une vision plus intérieure, plus austère.
Naulleau écrit : « … rien n’est aimable
dans ce nouveau Marais; les grâces sont bannies comme autant de
vanités; le timbre ose l’acidité et parfois même une aigreur assumée
avec panache… »
Il poursuit : « … aucune concession n’est faite à la diplomatie –
a-t-on jamais entendu allemande aussi peu civile que celle de cette
Suite en mi, porteuse d’autant de reproches ». (Tombeau pour
Mr. De Sainte-Colombe)
Établissant la comparaison entre la vision de 1975 et celle de 2003,
Naulleau écrit : « En 1975, l’espoir et la mélancolie apaisaient ici
l’amertume » et il ajoute « l’archet de Savall sollicite de
constants écarts de dynamique, trace une ligne à la fois plus
heurtée et, paradoxe, plus ample qu’en 1975.
Le geste est moins harmonieux,
parfois moins véloce ». |
Reviewer: Gaétan Naulleau
Abridged version :
Naulleau underlines
the fact that Savall recorded that same « Suite
en si mineur” in 1975, but with
different musicians (Anne Gallet and
Hopkinson Smith). Through this new
interpretation, undertaken 28 years later, Savall sheds a new light
on this work by Marin Marais.
His vision is more interiorized, more austere.
Naulleau writes “… nothing is pleasant in this new Marais; all
kindness is abolished as being superfluous vanities, the register is
even acidic and at times sour…”. He continues: “… no concession is
made to diplomacy – has one ever heard an allemande lacking
as much in civility as this “ Suite
en si mineur “,
bearer of so many reproaches”? (Tombeau de Mr. de Sainte-Colombe)
In making a comparison between Savall’s vision of
1975 and that of 2003, Naulleau writes: “In 1975, hope and
melancholy were soothing the sourness”, and he adds, “ Savall’s bow
provides constant variations in dynamics, it draws a line which is
more irregular and paradoxically, more ample than in 1975. The
gesture is less harmonious, at times less swift”.
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Classica- # 54
(07-08/2003)
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Appréciation
Evaluation
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Abonnement
Subscription |
Analyste: Stéphan Perreau
Extraits:
Faisant référence à la parution simultanée des
enregistrements consacrés à Marin Marais et à Sainte-Colombe fils,
et regroupés en un coffret de trois CD, Stéphan Perreau qualifie le tout
de "monument Savall". Il souligne le fait qu'il s'agit probablement
là d'une nouvelle intégrale qui mènera Savall à travers l'univers de
la viole. Il a peu â dire de ces enregistrements, si ce n'est que
d'après lui "le jeu de l'interprète s'est affiné, a mûri s'il est
encore possible, capté au plus près de l'instrument dont on devine
les moindres courbes, les moindres veines du bois qui le composent."
Et il conclut en ces termes: "Du grand art poussé à l'extrême. " | |