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David Fiala Deuxième volet d’une trilogie par laquelle Bjorn Schmelzer entend explorer la notion de corps telle qu’elle peut apparaître dans des répertoires musicaux du XIlIe siècle associés à l’importante cité de Cambrai. Le fameux carnet de dessins d’un architecte sert de fil conducteur aux trois programmes. Dans le premier, consacré au culte des reliques au Moyen Age (« Ossuaires », cf no 610), la matière musicale se révélait moins satisfaisante que sa présentation intellectuelle. Rien de tel ici, mais toujours une notice passionnante. Les voix, les techniques vocales et l’ornementation de Graindelavoix, largement inspirées de musiques traditionnelles, choquent moins dans un répertoire monodique en langue vernaculaire. Après les reliques d’une sainte disséminées dans toute la Chrétienté, le « corps social» bien vivant de la cité de Cambrai : Schmelzer associe, pour ce deuxième volume, des chansons religieuses en langue d’oïl à l’univers des confréries qui fleurissent alors en Europe. L’attention au texte, l’alternance des douze voix en solos et tutti, la variété et la liberté des lectures rythmiques, la simplicité des accompagnements tissés par trois instruments, le choix des timbres et des ornements, tout tombe avec élégance et fluidité et se suit avec un plaisir soutenu jusqu’au bout. Schmelzer cherche
longuement à démontrer que les sept chansons connues d’un certain Jaikes
(Jacques) de Cambrai étaient conçues comme un cycle. Avouons que cela relève
un peu de l’anecdote. Si cohérence il y a, c’est dans un récital réussi, qui
n’est pas sans rappeler une autre évocation de confréries, d’Orient et
d’Occident celles-là, par Doulce Mémoire (« Laudes », Zig-Zag
Territoires, cf no 572). |
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