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Diapason # 620 (01/2014)
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Academy of Ancient Music
 AAM001



Code-barres / Barcode : 5060340150013
 

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Appréciation d'ensemble:

Analyste:  Ivan A. Alexandre
 

Et encore un ensemble indissociable d’une marque (L’Oiseau-Lyre) elle- même liée à une « major » (Decca/ Universal), lâché par son fondateur (Christopher Hogwood), hébergé un temps par une maison indépendante (Harmonia Mundi) pour finir... chez lui. Cette « Naissance de la symphonie » est en effet le premier opus de l’Academy of Ancient Music devenue société éditrice - AAM Records. A suivre : Ouvertures et Passions de Bach.

Pour l’heure, retour aux sources du genre qui, de Beethoven à Chostakovitch, fera marcher le monde musicien à la baguette. Au commencement, la sinfonia précédait un opéra, une sérénade ou, comme ici, un oratorio. Les quatre mouvements introductifs de Saul, dans leur version primitive avec hautbois au lieu de l’orgue, témoigneront seuls de cette période. Pourquoi ? Pourquoi un cas si particulier plutôt qu’une page caractéristique de Vivaldi ou Hasse ? Pourquoi aucune trace des écoles fondatrices, Milan (Sammartini), Vienne (Wagenseil, ou Georg Mathias Monn qui imposa le menuet pour troisième mouvement), Paris (Gossec), voire le Londres de William Boyce ? Peut- être pour des raisons économiques : le chef ne retient que des oeuvres sans flûte ni clarinette ni trompette, et réduit ses violons à six. Nous voici donc lancés de 1738 (Saul) à 1768 (« La passione » de Haydn) sur la piste d’un genre à la conquête d’une forme.

Aucune surprise du côté de Handel, du jeune Wolfgang (huit ans !) venu à Londres avec son père visiter - voire imiter - Johann Christian Bach (première Symphonie en mi bémol, déjà si théâtrale), ni d’un Haydn en pleine euphorie du Sturm und Drang, mouvement d’humeur qui jette les braises du coeur humain sur la glace de l’ordre classique. L’Academy traverse ces trois décennies la mine pimpante malgré la forte réverbération de l’église St. Jude, le son doux et soyeux, sans un début de passione ou de relief, mais d’une maîtrise absolue (concertmaster : Pavlo Beznosiuk). Les pièces les moins courues sont évidemment les deux symphonies en trois mouvements « de Mannheim » (1745 -1750) signées Franz Xavier Richter et Anton Stamitz. N’attendez ni presto furieux ni andante amoureux. Mais la candeur devant les effets orientaux de Richter, de l’élégance et de la précision, signature de l’AAM depuis 1973. Au fait, avec un mois de retard : bon anniversaire !

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