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Diapason # 681 (07- 08 /2019)
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Naxos 8573275  



Code-barres / Barcode : 747313327577

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Philippe Ramin

Georg Muffat est une figure passionnante, grand voyageur, auteur de quelques fantastiques opus pour orchestre et théoricien de première importance, auquel on doit se référer si l'on veut comprendre les enjeux musicaux à l'orée du XVIIIe siècle. Dans l'ombre de ce père imposant, Gottlieb semble également concerné par la question des «goûts réunis» mais se limite à la sphère de la cour de Vienne pour exercer sa créativité. S'il est connu que Handel s'est copieusement servi dans l'oeuvre de son contemporain, incluant des thèmes ou des bribes de pièces dans ses odes et ses oratorios, il faut savoir qu'en retour, Muffat a retravaillé les six fugues pour clavier du Saxon. Il a également révisé au goût du jour des pièces de Froberger, Weiss et de son propre père. L'ornementation, dans les Componimenti musicali (1739) et les Suites pour clavecin manuscrites, étonne autant par son foisonnement que par son originalité. 

De ce musicien fidèle au cadre de la Suite, Naoko Akutagawa livre un portrait haut en couleur, qui allie la fantaisie capricieuse d'un Graupner et l'attirance vers les modulations du futur. L'allemande et la gigue en la, très handéliennes d'esprit, laissent peu présager la liberté formelle d'une fantaisie en plus proche d'un Jean-Chrétien Bach que des maîtres du baroque.

Les pièces d'ordinaire les plus anecdotiques de la Suite (hormis chez Bach) sont particulièrement aventureuses, telle cette gavotte en rondeau que la claveciniste détaille avec un vrai sens du théâtre, ou ce menuet quasi improvisé en , qui ressemble davantage à un air d'opéra qu'à la danse annoncée. Les Suites sont émaillées de pièces de caractère : l'imitation du Postillon (connaissait-il la version du jeune Bach ?), un étrange Contrefaiseur qui semble hésiter entre différentes humeurs sans jamais se décider, une Coquette bondissante et imprévisible. Dans la lignée d'un premier album concentré sur les Componimenti (Naxos, 2013, cf. no 615), Naoko Akutagawa contribue de façon décisive à la réévaluation du fils Muffat.


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