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Analyste:
Sophie Roughol Un acte de solidarité doit-il être affublé d’une note ? Un hommage au peuple syrien martyrisé doit-il être chroniqué dans notre revue, qui ne traite généralement pas des répertoires dont il est en grande partie composé ? Nous nous sommes interrogés... pour décider de ne pas esquiver ce second « Orient- Occident ». Le précédent, en 2006, initiait le périple humaniste de Jordi Savall en Méditerranée. Il faut faire écho à ces musiques admirables, mais surtout à ce dialogue obstiné pour la paix, ancré dans ce nouveau volume entre Méditerranée et Euphrate. Comme d’habitude, un épais livret de textes multilingues éclaire le propos : l’empathie passe par la connaissance de l’Histoire, des ramifications du drame. Et comme d’habitude, on n’attendra de ces pages aucun éclairage sur le contenu musical, dicté par la seule nécessité de mettre en valeur ce qui rassemble et ce qui distingue. Ainsi prévenu, on se
laisse volontiers entraîner par les compagnons de Savall, rejoints pour la
partie syrienne par Oumeina Khlalil, Waed Bouhassoun, Hamam Khairy et le
flûtiste Moslem Rahal. Pierre Hamon glisse une estampie, Lior Elmaleh une
lamentation hébraïque, Jordi SavalI une cantiga au rebec. Pas de
brouet universaliste : les musiques syriennes ont la part belle dans ce
dialogue loyal sans assimilation réciproque. Obstiné, intègre, Savall
inocule ce qu’il espère être un antidote à l’amnésie. Il y a bien plus
d’étoiles au ciel de Mare Nostrum qu’en tête de cette chronique.
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