Tel Ulysse, Jordi Savall poursuit son long périple sur la Méditerranée et accoste à présent les rives de la Syrie.

Jordi Savall et ses musiciens nous reviennent régulièrement chargés de musiques, fruits de nouvelles aventures, de nouvelles rencontres. Publié au cours de l’été 2006, un premier volet « Orient-Occident 1200-1700 » (AV9848) évoquait les passerelles entre Nord et Sud, et culturellement « le dialogue des instruments, des accords, des cadences, des gestes et des souffles » (Amin Maalouf). Sept ans plus tard, ce volume II « Orient-Occident », sous-titré « Hommage à la Syrie », n’est pas moins passionnant, par la richesse des musiques rassemblées comme par le choix des artistes. Les chanteurs, tout d’abord, entre Lior Elmaleh, déjà entendu aux côtés de l’Orchestre andalou d’Israël, la Libanaise Oumeina Khalil et la Syrienne Waed Bouhassoun, cette dernière étant en outre une joueuse d’oud particulièrement réputée. Son ample registre vocal est à apprécier dans toute son intensité et sa plénitude dans pas moins de cinq compositions, dont trois chants syriens : Ô Aube Ya fajr, Angoisse Qalaq et À Damas. Autres solistes exceptionnels que le maître de céans Jordi Savall met en avant : les flûtistes Pierre Hamon, dans Creire m’en fach interprété au frestel médiéval, et le Syrien Moslem Rahal, dans Départ, une improvisation au ney. Sous la houlette de Savall, une nouvelle fois l’équilibre est parfait entre les danses, les prières, les chansons et les plaintes, dans cette réunion stimulante de musiciens de Syrie, de Grèce, d’Israël, du Liban, du Maroc, de Turquie et d’Hespèrion XXI.

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