Eunice Brandao /Sergi Casademunt /Imke David / Laurence Bonnal
/Paolo Pandolfo /Lorenz Duftschmid & Michael Behreinger (orgue de chambre)
Lieu d'enregistrement / Recording site: Collégiale romane du Château de Cardona,
(Catalogne/Catalunya)
Date d'enregistrement: février 1990
Recording date: February 1990
Durée totale / Total time: 73'00
Édition
originale/Original recording
Astrée - 8724 (Cliquer
la miniature pour l'agrandir) (Click
on thumbnail to enlarge)
Jordi Savall et Hespèrion XX ont réalisé cet enregistrement à l'occasion du 400e
anniversaire de naissance de John Jenkins.
Savall s'était déjà intéressé à la musique de consort - un genre
typiquement anglais popularisé au début du 17e siècle - par le biais de la musique de
Dowland et de Purcell.
Les musiciens d'Hespèrion XX sont à leur meilleur pour traduire cet esprit de mélancolie
qui imprègne toute la musique de Jenkins. Au plan technique, on ne peut rien leur
reprocher. Toutefois, comme le note la chroniqueuse de Gramophone, il semble possiblement
manquer à ces interprétations un petit quelque chose qui fait la quintessence de
ce qu 'on appelle "l'esprit anglais" - qui fait que l'on s'associe pour faire de
la musique pour le plus grand plaisir de tous. Dans l'ensemble la critique de Julie Anne
Sadie reste relativement neutre. Elle se réjouit de ce que la publication de ce disque
contribue à faire connaître ce répertoire relativement méconnu de la musique de
consort.
Le texte trilingue du livret accompagnant le disque est signé Peter
Holman. Son
article est fort instructif sur cette période qui a vu l'éclosion de ce répertoire pour
consort, discutant entre autres choses de la contribution de compositeurs tels
John Coprario, Orlando Gibbons et John Dowland à ce genre.
"Jordi Savals's
attention to English consort music has blossomed in recent years,
having earlier patronized the solo lyra viol repertory and later with
his ensemble Hesperion XX,, taken up the masterpieces of Dowland and
Purcell. This recording presents Jenkins's complete extant works in
six parts, with the exception of a twelfth fantasia,..."
"Hesperion XX are at their best when expressing the spirit
of melancholy pervading so much of Jenkins's music; especially
successful are the subdued beginnings, the sustained lines,
counterbalanced by the clarity of quick-moving passages, the 'cathedral
boom' of their climaxes and the delicacy with which they close. But
there is a quintessential Englishness which is possibly lacking in
these performances. By this I mean a sense of teamwork -- equals
joining together for the pleasure of all -- as well as transparent
ensemble textures and an underlying openness of spirit."
Ce sont des pages de
jeunesse où l'on retrouve, selon le chroniqueur "... des
mélodies fluides, une lente ascension vers les sommets expressifs,
des modulations amenées en douceur. Bref, une atmosphère élégiaque
qui convient... admirablement bien à Jordi Savall et Hespèrion
XX."
Dominique Cospain ajoute: "Dans une certaine uniformité de
tempos, avec le soutien parfaitement fondu d'un orgue de chambre,
Savall et ses amis parviennent à animer de l'intérieur ,
presque imperceptiblement, une musique qui au premier abord forme
bloc.
Il termine sur un ton des plus positifs constatant que "ette
mystérieuse alchimie, encore magnifiée par la splendeur envoutante
des sonorités, fait de ce parcours une nouvelle réussite
d'Hespèrion XX dans son exploration du patrimoine anglais"
These Fantasies and
Pavanes are early works, where one finds, according to this reviewer
"... fluid melodies, a slow ascension towards expressive summits,
modulations introduced "en douceur". Altogether, an elegiac
atmosphere which suits so well Jordi Saval and Hesperion XX.
Dominique Cospain adds: "In a given uniformity of tempos,
with an accompanying organ that blends well with the other
instruments, Savall and his friends succeed in giving life from within
to this music, which at first glance, seems so monolithic. This
mysterious alchemy , which is even more amplified by the haunting
splendor of the sonorities, results in another worthy achievement on
the part of Hesperion XX in their exploration of the English
repertoire"
Analyste: J. N. Coucouroux ou S.
Friederich ou S. Perreau
Texte intégral:
Avant Purcell, après
Coprario et Locke, Jordi Savall poursuivait ici son exploration du
consort de violes anglais, sorte de réunion idéale, autant
sonore qu'esthétique, d'un ensemble d'instruments de même
famille: dessus de viole, basse de viole... Cette formation connut
un franc succès à la cour d'Angleterre et plus généralement
outre-Manche. Sorte de condensé des recherches harmoniques les
plus avancées des compositeurs, le consort marque l'apogée de la
musique pour viole du XVIIe siècle, avant les recueils solistes
de Marais ou Forqueray en France. Évoluant entre danse et
exercice de style, ces pièces deviennent entre les mains
d'Hespèrion XX de purs joyaux. Les archets chuchotent, les voix
murmurent, les violes pleurent... Laissez parler votre coeur.