Bartomeu Càrceres
Anonymes, XVe siècle
Villancicos & Ensaladas

ALIA VOX HERITAGE
Antologia de Música Catalana, vol. VI

Alia Vox AVSA9897 (C)
 

Édition remasterisée

Remastered edition

Super Audio CD

 







 


Description

Montserrat Figueras, soprano

La Capella Reial de Catalunya,
dir. Jordi Savall


Lieu d'enregistrement / Recording site: Collégiale romane du Château de Cardona (Catalogne/Catalonia)

Dates d'enregistrement /  Recording dates
01/1990
 

Durée totale / Total time: 68'05




 

Édition originale
Original recording

Réédition / Re-issued

Astrée - 8723

Naïve - 9951





AliaVox AVSA 9897
4 CD

 "Les voyageurs qui visitèrent Valence à la fin du XVe siècle firent l'éloge de l'embellissement urbain et de la vitalité commerciale de la ville."
"La prépondérance de Valence fut accentuée par l'établissement sur les rives de la Turia de la cour du duc de Calabre pendant la période comprise entre 1526 et 1554. Le duc, Ferdinand d'Aragon (1488-1550), était le fils aîné du roi de Naples, Frédéric II".

 

 "Travelers visiting Valencia in the late fifteenth century were full of praise for how well furbishhed and how commercially dynamic the city had become".
"Valencia's status as a musical capital was further enhanced by the settling there of the court of the Duke of Calabria, from 1526 to 1554. The Duke, Ferdinand of Aragon (1488-1550) was the first born son of the King of Naples, Frederick II".


Évaluations recensées / Reviews located



# 368 (02/1991)
(voir ci-dessous)


# 477 (01/2001)
(voir ci-dessous)


Issue 14:6 (07/08 1991)
(see below)


Bartomeu Càrceres


Bartomeu Càrceres


Extrait du livret / From the liner notes


Bien que nous ne possédions que de rares données sur la biographie de Càrceres, deux choses semblent certaines : son origine valencienne d’une part, qu’indique l’étymologie de son nom, et d’autre part son appartenance à la Chapelle musicale du Duc, laquelle accueillait en 1546 le «régleur de livres» Bartomeu Càrceres, personnage identifié comme l’auteur de La Trulla.


L’Ensalada La Trulla (pièce maîtresse de ce recueil) — ce terme signifie ((brouhaha)’ — s’inscrit de plain-pied par sa thématique dans le cycle de Noël  et met en évidence l’extraordinaire habileté de Càrceres à incorporer, et même recréer, des éléments empruntés au répertoire traditionnel, désormais populaire, sans exclure pour autant les effets avant-gardistes de sa composition. Sa structure repose sur une sélection de neuf villancicos qui, présentés par un accompagnement de vers intercalés par l’auteur, forment une intéressante gamme d’effets de contraste scénique et linguistique.

Cârceres y organise en une délicate gradation l’entrée en scène de sept berge Gil, Anton Loçano, Gilot Garcia (personnage populaire à Valence en ce temps-là), le portugais Bras Llorente, le gascon Pero Gay, le bas Joancho Ochandria, et le valencien Bras — chantent dans leurs langues respectives leurs louanges à la Vierge et à Jésus, devant la crèche. L’insertion d’une pavane permet d’introduire avec toute la sérénité requise les mystères de la Virginité et de l’Incarnation, sur lesquels, ensemble, les bergers interrogent Marie. La Vierge, avec empressement, conclut son villancico par les vers du Magnificat et reçoit le soutient de Jésus, auquel Càrceres a réservé la dernière intervention.


Extraits du livret

Josep Maria Gregori I Cifré

Traduction: Jean-Marc Bedel


Although we possess little information about the life of Càrceres, two things seem certain: he was of Valencian origin, as is indicated by the etymology of his name, and he was a member of the Duke’s musical Chapel which in 1546 employed as “regulator of the books” Bartomeu Càrceres, the person identified as the author of La Trulla.



The Ensalada La Trulla ( the major composition on this cd)— the word means “hubbub” — has themes which clearly belong to the Christmas cycle, and shows the extraordinary skill of C
àrceres in incorporating, and even recreating elements borrowed from the traditional (which later became folk) repertoire, without excluding the avant-garde effects of his composition. Its structure is based upon a careful selection of fine villancicos which are presented with an accompaniment of narrative lines interpolated by the composer, providing an interesting range of effects of scenic and linguistic contrast.

Càrceres organises the work delicately with the gradual introduction onto the scene of seven shepherds — Gil, Antón Loçano, Gilot García (a character popular in Valencia at the time), the Portuguese Bras Llorente, the Gascon Pero Gay, the Basque Joancho Ochandria and the Valencian Bras — who sing their praises to the Virgin and to Jesus in the crib in their respective languages. The inclusion of a Pavane serves as an introduction with all the serenity required by the mysteries of the Virgin birth and the Incarnation, which, together, the shepherds ask Mary about. The Virgin eagerly concludes her villancico with the words of the Magnifïcat and receives the support of Jesus, for whom Càrceres reserves the final intervention.

Excerpted from the liner notes

Josep Maria Gregori I Cifré

Translated by Frank Dobbins

 

 

 


 

Diapason
# 368 (02/1991)

 

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Evaluation

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Analyste: Roger Tellart

A mi-chemin du savant et du populaire, l’ensalada — cette succulente « salade musicale » — est un emblème pour l’Espagne du XVIe siècle. Plus particulièrement pour les compositeurs de l’école catalano-valencienne, hier comme aujourd’hui jaloux de leurs particularismes et du droit à la différence engendré par l’emploi d’une langue autre, face à l’hégémonie des Castillans de Madrid. Significativement, l’ensalada mêle les genres, les styles, les textes, parfois à la jointure de la frottola ou du madrigal, ailleurs simple chanson, romance ou vilancico. Dans le choix opéré par Jordi Savall — oeuvrant non moins significativement à la tête de sa Capella Reial de Catalunya — à partir du très riche cancionero du duc de Calabre, Ferran d’Aragon, lieutenant et vice-roi de Catalogne et Valence, une figure domine sans conteste : celle du Valencien Bartomeu Carceres, dont on sait qu’il était « régleur de livres » (autrement dit, comptable) à la Chapelle du Duc en 1546.

Autour, entre autres, de la truculente Trulla (littéralement brouhaha), vraie mise en scène — ou si l’on préfère pasticcio — de la thématique de Noël, avec l’intervention de sept bergers, acteurs éminemment populaires, qui, du portugais au gascon, basque et valencien, chantent dans leurs idiomes respectifs les louanges de circonstance à la Vierge et à Jésus, les virtuoses regroupés par Jordi Savall — voix et instruments plus que jamais poétiquement associés, alternés — réinventent un décor coloré, contrasté. Celui de l’auberge du Siglo de Oro où chacun apporte ce qu’il veut pour faire la fête en musique, trouvant son miel dans l’instant mélodique ou rythmique. Et dressant les tréteaux de la commedia dell’arte (hispanisée à bon escient) pour dire les humeurs foisonnantes — du religieux au picaresque — et le vrai bonheur acoustique de cette chapelle valencienne, sous le règne généreux et affable de l’humaniste Ferran d’Aragon.

Diapason
# 477 (01/2001)
 

Appréciation 



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Analyste: Roger Tellart

À mi-chemin des répertoires savants et populaires, ce choix de Villancicos et Ensaladas mêle les genres et les textes, depuis les couplets bucoliques jusqu’aux poèmes spirituels. Une page ici domine le lot : La Trulla à la verve (et au souffle) quasi théâtrale et que magnifie l’interprétation pleine de vie et de panache de La Capella Reial (où le « concert » vocal est emmené par le soprano ductile de Montserrat Figueras). Quant à la griffe du maître d’oeuvre Savall, elle se reconnaît dans la souplesse sans pareille de la rythmique et de la dynamique, qui ménage des changements constants de texture et de timbre dans chaque pièce. A ’enseigne de la cour de Valence et de ses fastes au XVIe siècle, ce disque réinvente avec une bienheureuse liberté le plus coloré des décors : celui de l’auberge du siècle d’or où les auteurs font leur moisson de pots-pourris réjouissants, glanés parmi les « tubes » de l’époque. À nouveau, un album-culte et gravure incontournable.


Issue 14:6 (07/08 1991)

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Reviewer: J. F. Weber

The duke of Calabria, Ferdinand of Aragon, ruled at Valencia from 1526 to 1550 with two queens successively at his side. He and his wives cultivated the arts, and for his court the celebrated Cancionero de Uppsala was compiled. All of the eleven works on this disc apparently come from this source, although only two villancicos and an ensalada, La Trulla (the longest work by far on the program at nearly half an hour), are credited to Bartomeu Càrceres, the obscure court composer whose name is featured on the package. Three other villancicos are anonymous, and most of the remaining works are instrumental, some of them credited to Luys Milán. The vocal works involve the voices and instruments of Savall's group, but Figueras figures prominently in all of them.

The principal theme of the texts is the mystery of Christmas (villancico is to Spain as carol and noël are to England and France). The structure is usually verse with refrain, solo with chorus. These performers seem to find precisely the spirit that brings the works to life. The spirit of Catalonia is strong here, as evidenced by the notes in Catalan with translations into English, French, German, and Castellano (presumably the distinction a Catalan makes in referring to Spanish), and the name of the ensemble, which has been Capella Reial until now.

An earlier record on Hispavox devoted to the Uppsala book contained two of these villancicos, and Figueras and Savall included one of the two in their Reflexe issue of Secular Music from Christian and Jewish Spain. For the most part, though, this is unfamiliar music, and it's delightful to have it performed so well. The notes are informative, and texts are printed with translations, although the second and third verses of “No la devemos dormir“ are missing. The disc is slipcased with a generous forty-eight-page booklet on sturdy paper, a nice touch of class, with detailed notes and texts with translations. The engineering matches the fine work of previous issues on this label; it was made in the same church as the lovely Cant de Sibilla {Fanfare 12:6, p. 300), which is worth considering if you overlooked it earlier. Nor should you overlook this rewarding music.

 
Autres références disponibles via la base de données de Todd McComb/ Other available references  via Todd McComb's database:
(Site: http://www.medieval.org)
 

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