Analyste: Julie Ann Sadie
Condensé (traduction libre):
Voici une évaluation
d'une belle neutralité du disque d'Hespèrion XX consacré à
Eustache Du Caurroy. Soulignant que la musique est extrêmement bien
interprétée et enregistrée, Julie Ann Sadie ajoute que ce disque
saura sûrement captiver l'intérêt de ceux qui étudient
l'évolution des styles pendant la période qui va de la Renaissance
à la période baroque.
Le tout est présenté surtout comme une musique d'accompagnement pour
les circonstances ordinaires de la cour (repas, lever et coucher du
roi, etc.). C'est une musique qui s'en tient à une utilisation
judicieuse du contrepoint et sert admirablement bien de musique
d'arrière fond, d'un caractère un tant soit peu
"mélancolique".
Les meilleurs moments du disque sont sans nul doute lorsque
Savall y joue un rôle de premier plan (Fantasies no. 14, 17 et 25).
Traduction: Classic @ la Carte
Reviewer: Julie Ann Sadie
Abridged version-:
"Savall is known
for his penchant for juxtaposing winds and strings and has here
applied his imagination and knowledge of late sixtewenth-century
practice to a rare example of French consort music."
The music is "... extremely well played and recorded...."
Ce disque a été
proclamé "Événement du mois de janvier 1985" lors de sa
sortie par la revue française Diapason.
Savall et Hespèrion XX ont enregistré 23 des 42 "Fantasies"
d'Eustache du Caurroy, publiées à titres posthume en 1610. Celui-ci
était "surintendant " et "maître de chapelle" à
la cour d'Henry IV.
Le critique de Diapason voit dans ces "Fantasies"
"... l'oeuvre la plus construite" de Du Caurroy et son
"opus ultimum", son "testament de haute
maturité". Il ajoute: "Il semble que ces fantaisies soient
une utopie, le terme utopique du voyage d'un homme singulier qui
disait lui-même vouloir y résumer son âme". Du Caurroy y
réunit le profane et le sacré et "... propose ... un vaste
ouvrage sur le contrepoint". Jean-Charles Hoffelé nous précise,
à juste titre, que "... cette musique n'est pas de celles qui
s'écoutent l'oreille ailleurs. C'est un roc émergé, un monde en
soit(sic), le résultat d'une vie qui a la dureté, la sévérité de
l'abouti. Une telle oeuvre se mérite hautement. Abrupte, solitaire,
étrangère à toute séduction, elle exige des écoutes
répétées".
This recording was
hailed as "the event of the month of Januray 1985 by the French
magazine Diapason. Savall and his musicians of Hespèrion XX have
recorded here 23 of the 42 "Fantasies" of Eustache DuCaurroy
(1549-1609) which were published posthumously in 1610. This rather
unknown composer was "surintendant" and "maître de
chapelle" at the court of King Henry IV. This collection of
pieces was intended for ordinary circumstances of the court,
The reviewer of Diapason sees in these "Fantasies" "...
the best constructed work of DuCaurroy" and "his opus
optimum", "a testament of high maturity". He adds:
"It seems that these fantasies are an utupia, the word utopia
referring to the destiny of a singular man who was quoted as saying
that he wanted to imbed his own soul into it". Du Caurroy unites
the sacred and the profane and "thus produces a vast study on
counterpoint".
Jean-Claude Hoffelé specifies quite rightfully that "... this
music must be listened to very attentively.. It is like a sunken
island, a world in itself, the end product of a life characterized by
the harshness, the severity of accomplishment. One must be worthy of
such a work. It is abrupt, solitary, and is resilient to any type of
seduction. It requires numerous listenings".
It is worth mentioning that this reviewer calls this recording "a
superb achievement" and a "revelation".
"Savall joue ici le jeu d'une
musique souvent aride et stricte tout en laissant libre cour à la
souplesse de son ensemble Hepèrion XX,, pour une partition rigoureuse
et d'inspiration humaniste".
Reviewer:
Stéphan
Perreau "Savall gets involved here with a
style of music which is often arid and stern, while permitting great
flexibility to his ensemble, Hespèrion XX. They tackle together a
partition which is austere and of humanistic inspiration.
"