À l'instar des autres
chroniqueurs, l'auteur de l'article de Gramophone s'arrête aux
détails de la carrière assez particulière de Tobias Hume
Pour ce qui est du disque, il écrit: "Toutes ces pièces ne sont
pas de la grande musique, mais plusieurs d'entre elles témoignent
d'une grande richesse d'invention et sont construites fort habilement.
Les deux pavanes utilisées en début et en fin de programme sont tout
particulièrement intéressantes. Hume y exploite les possibilités de
la viole comme seul seul un compositeur, qui était aussi un
interprète passionné, pouvait le faire.
L'interprétation de Savall est toute faite de virtuosité, ....
L'enregistrement, réalisé dans une église à l'acoustique
généreuse, nous donne un son ample avec un certain niveau de réverbération. "
"Not all of the pieces here are great music, but many of them are
rich in invention and are put together with skill. The two pavans
which open and close the selection are especially fine, and
exploit the possibilities of the viol in a way that could only have
been done by a composer who was also a passionate performer. Jordi
Savall's account is delivered with great verve, much use of rubato,
and a virtuoso command of improvised imbellishement. The recording,
made in the generous avoustic of a large church, presents a big sound
with a certain amount of reverberation"
De ce compositeur
londonien dont la biographie reste incertaine nous est parvenu un
important recueil de pièces pour viole (plus d'une centaine, pour une
viole ou lyra-viole).
C'est dans cette somme de musique, la première d'une telle importance
à être exclusivement consacrée à la viole, que Jordi Savall a
choisi quatorze pièces "d'humeur" très contrastée. Les
une frappent par leur figuralisme coloré, les autres touchent parune
sorte de noble austérité, qui va de l'évocation concrète de
souvenirs guerriers, à la peinture la plus vague, mais tout aussi
originale, d'impressione et de sentiments d'un caractère plutôt
solitaire et nostalgique.
Jordi Savall réussit ce tour de force de nous tenir en haleine durant
ces cinquantes et quelques minutes de solo. Il ne fait pas seulement
ressortir le climat étrange et parfois si changeant de ces Musicall
Humors , il crée -- et c'est là le plus fort -- une sorte
d'hypnotisme par la seule magie du son. Les innovations techniques de
Hume, si étroitement pensées par et pour la viole, l'incitent
naturellement à livrer dans toute sa nudité la complicité,
l'intimité qui le lie à son instrument. Peu de disques rendent aussi
sensible la poétique sonore propre à la viole.
We know very little
about this English composer who has left us with a huge collection of
compositions for viol (more than one hundred for viol or lyra-viol).
It is in this extensive collection , the first one to be entirely
devoted to the viol, that Jordi Savall has selected fourteen pieces of
a very crontrasting " humour ". Some are striking
due to their colofull realism while others express some sort of noble
austerity, which ranges from the the sheer reminescence of war
souvenirs to the depiction of vast but notheless
" original " impressions and sentiments of a
rather solitary and nostalgic nature.
Savall achieves this " tour de force " of always
sustaining our attention during these fifty minutes or so of solo
playing.
.Not only does he succeed in depicting the strange and often changing
atmosphere ofthese " Musical Humors ", but he
establishes - and that is quite a feat - a sort of hypnotic atmosphere
through the sheer magical sound of his instrument.
Inspired by the technical
innovations of Hume’s music, so clearly devised by and for the viol,
Savall abandons himself to his instrument, and unravels the
" connivance ", the intimacy which links him to
his instrument. Very few discs can depict in such a sensible fashion
the poetical sonority so peculiar to the viola da gamba.
Voici une parfaite initiation à
la viole, caractéristique du "son Savall". L'artiste s'y
révèle secret et excentrique à la fois dans une musique quasi
unique. Tobias Hume était un soldat anglais réduit "à
battre la campagne à la recherche d'escargots pour les manger
". Écrites en tablature (uniquement des doigtés et des
rythmes), ces Humeurs musicales de 1605 chantent l'amour,
les femmes et le tabac en une fresque humaine vibrante. Savall use à
l'envi d'effets percussifs (pincés, frappes d'archet) qui ont fait sa
réputation (A Souldiers Resolution) .. Une merveille et
un coup de coeur.
This recording provides us
with a perfect introduction to the viol and it is so
characteristic of the " Savall sound ". Savall
proves himself to be both secret and excentric in this rather unique
music..
Tobias Hume was an English soldier... and a composer. These
" Musicall Humors " of 1605 (and 1607) celebrate
love, wowen and tobacco in a vibrant, human-like frescoe.
Savall makes extensive use of
various effects of percussion ( pinched strings, striking of the bow)
which are so characteristic of his style (A Souldiers Resolution).
A splendid disc and a marvelous discovery.
Bien que sa carrière soit
"vouée aux armes", le capitaine Tobias Hume ne craint pas
de livrer au public les "fruits de son oisiveté". Ces
fruits, ce sont deux livres contenant des airs et des danses: pavanes,
gaillardes, allemandes, destinées à la viole de gambe soliste, parus
à Londres en 1605 et 1607. Il n'est pas surprenant que ces premiers
monuments élevés à la gloire de la basse de viole aient retenu
l'attention de Jordi Savall... Du premier livre, intitulé Musical
Humors , il extrait quatorxe pièces des danses aux titres
évocateurs : " Capitaine Hume Pavin", "A Souldiers
Gailliard", "The Duke of Holstones Almaine", sans
oublier des airs aux titres tout aussi surprenants: "My hope is
decayed", "Loues farewell", "Harke, harke",
"Death", "Life"... Les deux pavanes présentes ici
figurent parmi les grandes réussites du livre. Dès le premier coup
d'archet de Jordi Savall, nous tombons sous le charme. La sonorité
presque romantique de l'instrument, d'une profondeur insoupçonnable,
donne à cette musique -- pourtant celle d'un petit maître -- une
dimension exceptionnelle. Même si j'aime moins la rudesse de la
"Souldiers Galliard" -- prestige de l'armée oblige -- on ne
peut qu'être séduit. Pour moi qui ne suis pas une adepte
inconditionnelle de la viole de gambe, le bouleversement est total. L'Allemande
du "Duc d'Holstones" nous ramène d'ailleurs bien vite à
une atmosphère ouatée inimitable.
Reviewer: Hélène Charnassé
Abridged version : Even though a soldier by profession,
Captain Tobias Hume was also a composer. His production is made up of
two books of airs and dances : pavans, galliards and almaines for
solo viola da gamba. These collections were published in London in
1605 and 1607. We shouldn’t be surprised of Savall’s interest for
these early monuments devoted to the solo viol...
Savall selects fourteen pieces
from the first book. They bear such evocative titles as " Captaine
Hume Pavin ", " A Souldiers Galliard ",
" The Duke of Holstones Almaine ", or other
surprising titles such as " My hope is decayed ",
" Love’s farewell ", " Harke, harke ",
" Death ", " Life " ... The
two pavans which open and close the selection are amongst the most
interesting of this book. From the first stroke of the bow, we fall
under Savall’s spell. The almost romantic sonority of his
instrument, which is of an unqualifiable depth - even though this is
the music of a lesser composer - gives to this music a unique
dimension.
Even though one may not be
especially fond of the harshness of the " Soldiers Galliard ",
we are nevertheless seduced. I am not an inconditional adept of the
viola da gamba, yet the effect is astounding. Quickly The
" Duke of Holstones Almaine " takes us back to a
more serene climate.
Autres références disponibles via la base de
données de Todd McComb:
(Site: http://www.medieval.org)