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Roger-Claude Travers La flûte à bec aurait-elle connu un bref regain d’intérêt à Naples vers 1725, alors même que Quantz visitait la ville et exposait les derniers raffinements de la traversière ? C est bien ce que suggèrent plusieurs sources (les XII Solos publiés à Londres par Mancini, un important manuscrit napolitain de vingt-quatre concertos, certaines oeuvres de Fiorenza), dans lesquelles Maurice Steger a puisé la matière d’un récital érudit et cohérent - seul le Concerto en sol de Leo est un rien hors sujet, car plus tardif et pour traverso. Le soin apporté à la palette des timbres touche à l’alchimie. Pour chaque mouvement, le caractère de la ligne soliste est taillé sur mesure par une des cinq flûtes alto en ivoire, buis ou bois d’ébène en fa, ou mi bémol. Au gré de l’humeur, s’invitent et conversent, sous le quatuor à cordes, l’archet grave ou chuintant de la viole de gambe, du lirone ou du violoncelle piccolo, sur un lit de cordes pincées nappées d’orgue ou de clavecin. Le modèle le plus abouti ? Le somptueux traitement de la Sinfonia de Nicola Fiorenza. Pas le temps de s’installer dans le Grave moelleux, sensuel et poétique, qui se métamorphose, tel Protée, en un Allégro vif, presque hargneux, fabuleusement phrasé, avant l’évasion du Largo e staccato où les diminutions enivrantes se prennent dans le filet des sonorités orientales, éthérées, du psaltérion. Avec l’improvisation sur la Follia di Spagna d’Alessandro Scarlatti, où chaque variation fait l’objet des plus fantasques propositions d’instrumentarium, l’acmé du récital est atteinte par notre flûtiste funambule. |
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