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Harold Lopparelli On connaissait bien sûr les sonates en trio du père Bach écrites pour basse de viole avec clavecin obligé, et aussi celles de son fils Cari Philipp Emanuel; voici enregistrées pour la première fois celles de Johann Christian, réapparues sous forme manuscrite en 1992 à la faveur d’une vente chez Sotheby’s. Composées à la fin des années 1760 (ou peut- être plus tard), elles représentent l’une des toutes dernières traces de la viole alors devenue exotique. Rien d’archaïque, pourtant, dans cette musique qui glisse le « vieil » instrument dans le genre moderne de la sonate pour clavier avec accompagnement - par exemple de violon, chez le jeune Mozart. Ces quatre sonates en deux mouvements sont associées à deux autres avec basse continue dues à Cari Friedrich Abel (1723-1787), virtuose de la viole et alter ego de Johann Christian, avec lequel il partageait le logis, et une entreprise de concerts avec souscription. L’approche de Thomas Fritzsch et Shalev Ad-El est réjouissante, particulièrement dans les deux sonates en fa majeur jouées au pianoforte - un instrument viennois du début du XIXe siècle. Il est difficile de résister à la combinaison de la viole et du pianoforte, doués tous les deux de riches contrastes en couleur et dynamique : la première sombre ou pesante dans le grave, et d’une éloquente plus directe dans le registre aigu ; le second virevoltant et chantant, mais aussi capable d’une parole plus violente lorsqu’il le faut. Dans les pièces jouées au clavecin, Ad-El tient son rôle de soliste avec beaucoup d’allure, et trouve avec son accompagnateur violiste un bon équilibre. Ces pages « nouvelles » du dernier des fils Bach, souvent vives et franches, quelquefois sérieuses, ne souffrent d’aucune mièvrerie : elles méritent de figurer en bonne place au répertoire des violistes. Excellent disque ! |
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