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Classica # 146 (10/2012)
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ALP188
Code-barres / Barcode : 3760014191886
« Découvrez la version originelle de la Messe en si » propose l’étiquette collée sur l’emballage du disque. Sans être spécialiste de l’oeuvre, l’acquéreur potentiel imaginera qu’un seul CD et moins d’une heure de musique ne peuvent proposer qu’une demi Messe en si mineur. Pygmalion ne fait effectivement entendre que douze des vingt-sept numéros que compte la version définitive, celle de 1749. En 1733, Bach profita de l’accession au pouvoir de Frédéric Auguste II, prince électeur de Saxe et roi de Pologne, pour lui adresser la partition d’une messe luthérienne, c’est-à-dire limitée au Kyrie et au Gloria, en espérant un titre honorifique qu’il tardera à recevoir.
Raphaël Pichon imagine alors une audition de cette « version originelle » à la fastueuse cour de Dresde. Quelques détails comme la présence régulière du théorbe ne sauraient cependant pas suffire à révolutionner notre écoute. Cette interprétation délicate s’apprécie en revanche pour sa lisibilité polyphonique, sa conduite sûre et l’homogénéité de l’ensemble qui assure la stabilité de la ponctuation harmonique. Sur la durée, cet équilibre finit par gommer le relief de l’oeuvre. Si l’humilité suppliante des quatre premières mesures du Kyrie se justifie, la neutralité du Christe eleison, aimable duo d’opéra, du Gloria pourtant acclamé par les timbales et les trompettes ou du Lauda mus Te surprend. Cette demi-Messe en si mineur, que Harnoncourt avait d’ailleurs déjà enregistrée (Teldec), reste trop en demi-teinte pour totalement nous convaincre. Philippe Herreweghe II (Harmonia Mundi), René Jacobs (Berlin Classics), John Eliot Gardiner (Archiv) et Frans Brüggen (Philips) conservent notre préférence.
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