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Classica # 146 (10/2012)
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Lauda 
LAU012

La fiesta de Pascua en Piazza Navona.

Code-barres / Barcode : 5412690053672

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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation :
Analyste: Roger Tellart
 

De la fin du je siècle aux années 1640, l’Espagne exerça comme une manière de protectorat politique sur l’Italie, Venise exceptée. Reflet de cette influence : la confrérie de la Résurrection de Saint-Jacques des Espagnols (église nationale de Castille à Rome) qui prit l’habitude d’organiser, à compter de 1579, des fêtes de Pâques solennelles sur la Piazza Navona. Un temps fort de l’année religieuse et civile, la musique y étant, bien sûr, à l’honneur, avec la participation de quelques-uns des meilleurs chanteurs du cru. Au-delà, d’illustres compatriotes qui séjournaient dans la Ville Éternelle furent membres de la pieuse association, tel Victoria jusqu’à son retour en 1585 en Espagne.

C’est donc avant tout à une reconstitution que nous invite ce double album de la Grande Chapelle. Un ensemble dont le nom fait référence à la célèbre chapelle musicale des maisons de Bourgogne et des Habsbourg et qui, sous la direction d’Albert Recasens, talent perfectionniste comme il en est peu, associe le bonheur du chant au questionnement musicologique. Passant sans effort de l’écriture A Cappella aux fastes d’un « concert » à la vénitienne, voix et instruments mêlés, ces interprètes réveillent en officiants les deux temps de la célébration : d’abord procession sur la place, puis, en l’Église des Espagnols, liturgie complète ( messe, vêpres et complies) puisant à des auteurs fort divers, de Victoria à Palestrina, Jacobus de Kerle, Guerrero, Animuccia, etc.

En tout cas, ensemble à géométrie variable, la grande Chapelle y sonne au mieux de ses moyens expressifs, ajoutant à un plateau de voix stylées et largement internationales un
instrumentarium d’époque qui, comme dans le motet liminaire Jubilate Deo à double choeur, réveille dans l’esprit requis les fastes de la spatialité ; le principal tenant ici dans le désir de ressusciter une juste sensibilité hautes époques. Pour cette heureuse évocation, que le subtil chef Recasens soit remercié! 

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