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Texte paru dans: / Appeared in:
Diapason # 741 (02/2025)

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Label : Naïve V8619

Code barres / Barcode : 3700187686192


 

Analyste: Paul de Louis

Après un début discographique remarqué à vingt et un ans, avec des Variations Goldberg analytiques et assez biscornues (Accord, 2002), Francesco Tristano a mené une carrière cros sover entre électro, jazz et classique. Cela ne lui a pas toujours valu la meilleure des fortunes critiques : après que Gaëtan Naulleau eut dénoncé l'« aveuglement égocentrique » de ses Frescobaldi (cf. no 549), Thomas Conrad, dans Jazz Magazine, moquait, à propos de son album « Not For Piano », « le vide musical catatonique de petites répétitions tranquillement obsessionnelles ». Gageons que ses Partitas, incipit d'une intégrale de l'œuvre pour clavier, feront de nouveau plisser des nez délicats.

 

En dépit d'arpègements adroits et d'une ornementation sobrement maîtrisée, la lecture du pianiste luxembourgeois est une exégèse néopositiviste : elle vise à dégager du texte une recherche et une modernité structurelles. Le staccato, l'absence de pédale et la sonorité sacrifient aux mânes de Gould. Traitement des motifs et audaces rythmiques sont soulignés plus brillamment encore que dans ses Goldberg, sans barguigner la virtuosité ni l'excentricité : avant que d'être danse, chaque mouvement apparaît ici comme une étude ou un essai.

 

Non que ce soit un contresens : c'est même ce que veut dire Klavierübung, ce grand « exercice pour clavier » dédié « aux amateurs et aux connaisseurs » et dont les Partitas constituent le premier tome. Néanmoins, en admettant que Bach n'y traite un genre que pour le subvertir, il le fait en se coulant dans ses codes, et ce référentiel nous manque. Pierre Bayard, inventeur du « plagiat par anticipation », jouait à soutenir que Fra Angelico avait copié Pollock ; Francesco Tristano paraît voir en Bach un plagiaire çà et là de Webern, de Glass, de Jarrett, voire de Tristano.



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