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Analyste: Jean-Christophe Pucek Formant un cycle de sept cantates, les Membra Jesu nostri méditent sur les plaies du Christ. L'approche chorale qui y prévalait jadis a été magistralement illustrée par Ton Koopman (Erato, 1988) ou John Eliot Gardiner (Archiv, 1990). Confier ces pages à des solistes permet de les envisager sous un tout autre jour, ainsi que l'a démontré le Ricercar Consort (Mirare, 2019). La basse Stephan MacLeod réunit autour de lui quatre chanteurs et un petit ensemble instrumental pour suggérer un exercice de dévotion privée. Il en résulte une lecture ciselée à la mise en place impeccable.
Les voix, fermes et souples à la fois, portent le texte avec émotion parfois, mais sans le relief dramatique attendu. L'impulsion, l'émerveillement sur lesquels s'ouvre Ad pedes (Cantate I) pâtissent d'un phrasé placide, comme la question endolorie de chromatismes (« Qui sunt plagae istae ») qui introduit Ad manus (III) devrait exprimer l'effroi. On en dira autant de la splendide Cantate VI , cœur palpitant de l'œuvre, dont la blessure (« Vulnerasti cor meum ») devrait brouiller la frontière entre sensuel et sacré - le texte s'inspire du Cantique des cantiques.
MacLeod insère entre les Cantates III et IV une pièce commandée en 2020 à Xavier Dayer (né en 1972). Hanté par le deuil, Afin que le lion féroce tend un miroir aux Membra, mêlant aux voix et à l'instrumentarium de Gli Angeli un quintette à vent moderne. Les interprètes en livrent une lecture mouvante, tout en gradations subtiles, portée par un souffle qui captive l'attention.
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