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Analyste:
Wissâm Feuillet Le manuscrit de Dresde est l'une des deux principales sources de la musique de Weiss avec celui de Londres. Paul Beier envisagerait-il de l'enregistrer dans son intégralité, comme le laisse supposer la mention « Volume I » ? Le luthiste américain a retenu deux sonates fameuses, enregistrées quasiment à un an d'intervalle avec deux partis pris bien différents, pour un résultat mitigé.
Si la Sonate en ut majeur est jouée avec goût et une virtuosité de bon aloi, la Sonate en sol mineur souffre de problèmes rythmiques (tempos flous, dynamiques mal définies). Dès les premières mesures de l' Allemande , Beier prend son temps au point de distendre la pulsation, ce qui déstructure la pièce et la rend interminable (dix minutes !). Certes, les allemandes de Weiss sont de vastes pièces nobles et méditatives, mais elles demeurent inscrites dans un fort cadre rythmique, contrairement à ses préludes et fantaisies non mesurés. Le même problème affecte la Bourrée qui n'a plus son énergie de danse franche et vive, mais se fait languissante. Le Menuet subit le même genre de ralentissement et le Presto final se trouve aéré par d'étranges ruptures dans sa première phrase… Seules la Courante et la Polonoise conservent caractère et stabilité. La version fluide et sans lourdeur de cette même sonate par Diego Salamanca (Seulétoile, 2019, Diapason Découverte ) reste autrement convaincante.
Le jeu de Beier est pourtant plein de bon sens, ses articulations sont soignées et son élocution claire (la corde en boyau sonne avec une réelle précision). Gageons que, dans le prochain volume, ces qualités techniques ne jureront pas avec le discours musical.
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