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Diapason # 738 (11/2024)

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J.S.Bach-Stiftung LC27081 

Code barres / Barcode : 7640151160678


 

Analyste: Jean-Christophe Pucek

Marquée il y a trente ans par Philippe Herreweghe (Virgin), longtemps la référence sur instruments anciens, la discographie de ces messes en deux mouvements (Kyrie, Gloria) a été bousculée par le jeune Raphaël Pichon : un Diapason d'or de l'année 2008 distinguait les BW V 234 et 235, tout premier disque du chef, alors chez Alpha, suivi deux ans plus tard par des BW V 233 et 236 un peu moins accomplies… Mais depuis ? On attendait donc beaucoup de Rudolf Lutz et des forces de la Fondation Bach de Saint-Gall, dont nous ont maintes fois séduits l'humilité et le dynamisme.

 

Dès le Kyrie de la BW V 233, le chœur affiche discipline et plasticité, affrontant sans faiblir les périls d'un Cum Sancto Spiritu mené à vive allure. Et les instrumentistes, impeccables, soulèvent le Gloria de la BW V236. La ferveur qui se dégage de l'interprétation captive, tout en démontrant, sans effets de manche, la qualité de ces œuvres en rien anecdotiques. On oubliera les tensions passagères chez la soprano dans la BWV 234 pour saluer l'engagement de la basse Matthias Helm ( BWV 235 et 236 ) ou la finesse du contre-ténor Jan Börner ( BWV 233 et 234 ). Avec moins de relief que Pichon mais plus d'animation que Suzuki, traversée sans cesse par l'urgence de l'instant sans que ses qualités s'y dissolvent, cette réalisation transmet avec une présence incroyable la vitalité inextinguible de la musique de Bach.

 

 

 



 

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