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Analyste:
Jean-Christophe Pucek Les D!ssonanti se définissent eux-mêmes, dans la notice, comme un sextuor de « vieux briscards de la musique ancienne » dont l'« espoir est de faire entendre, à travers ces adaptations, un Bach sous un éclairage à la fois nouveau et familier ». Le flûtiste Sébastien Marq et le hautboïste Antoine Torunczyk ont donc, pour leurs transcriptions, très largement puisé dans sa production pour claviers.
Le résultat, souvent haut en couleurs, nous comble. Les teintes sombres du Prélude et fugue BWV 885 dressent un portail imposant sans être marmoréen, l'animation de la Fugue lui conférant une grande vitalité. Dans la même tonalité de sol mineur, Nun komm, der Heiden Heiland BWV 659 distille une mélancolie que dissipe, sans perdre en lisibilité, l'énergie de Christ, unser Herr, zum Jordan kam BWV 684. L'architecture s'avère aussi remarquable dans la Fantaisie et fugue BWV 904 qui trouve un bel équilibre entre invention et rigueur. La Passacaille et fugue BWV 582 séduit par sa gestion des dynamiques et sa palette instrumentale subtile, riche en nuances. Seule petite réserve : la Chaconne de la Partita BWV 1004, malgré de jolis moments, ressort assez fragmentée de l'exercice.
Dans quatre des chorals retenus, les transcripteurs ont choisi de faire doubler la mélodie instrumentale par la voix, « afin de suggérer, nous disent-ils, le recueillement d'un luthérien se remémorant les paroles familières à l'écoute da géniale “mise en écrin” par Bach ». Interprétés avec finesse (irrésistible luminosité d'Allein Gott BWV 676), ils renforcent le caractère Hau smu sik de ce programme.
Portée par des musiciens maîtres de leur art - citons l'incroyable aisance de Javier Zafra dans le Pedal Exercitium BWV 598, confié ici au basson seul -, cette réalisation intimiste et radieuse ravira oreilles curieuses aussi bien qu'informées.
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