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Analyste:
Nicolas Bernier est depuis 1704 maître de musique à la Sainte-Chapelle de Paris lorsqu'il compose ses Leçons de Ténèbres pour une voix et basse continue. Trois d'entre elles, destinées au mercredi saint, avaient fait l'objet d'un premier enregistrement très réussi par Da Pacem (Champeaux, 1998). Le même éditeur dévoile cette fois les six autres en les confiant à Lux Æterna. Cet ensemble les associe, dans le programme, à des anti-phones et à des répons en plain-chant - suivant l'usage de l'époque - ce qui ajoute une vocalité autre et fort bienvenue.
Le timbre clair de Marthe Davost convient bien aux parties mélismatiques comme au chant plus syllabique des partitions ( Première Lamentation du troisième jour , entre autres), et sait s'assombrir non sans subtilité dans le registre grave. Ainsi dramatise-t-elle le début de la Deuxième Lamentation du troisième jour (« comment l'or s'est-il terni… ») : ce naturel, cette simplicité dans l'éloquence sont d'une beauté à couper le souffle dont bénéficie toute cette Leçon particulièrement longue. Si ces moments de prières sont restitués aussi religieusement, c'est également grâce à une basse appropriée qui soutient ou annonce le chant. Les sonorités de l'orgue, du violoncelle et de la basse de viole forment un accompagnement riche, plein de quiétude (Première Lamentation du premier jour) ou plus volontaire (Troisième Lamentation du premier jour).
Adrien Cauchie |
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