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Analyste:
Adrien Cauchie Le 21 septembre 1721, nouvellement élu Cantor de Hambourg, Telemann assume pour la première fois toute la musique d'un office liturgique : trois cantates qu'il a précédemment composées pour les villes d'Eisenach et de Francfort.
Deux d'entre elles ( Es ist ein grosser Gewinn et Kommt her zu mir alle ) encadrent le sermon tandis que la troisième ( Gesegnet ist die Zuversicht ) est partiellement donnée à la fin du service religieux.
Parmi les pages intéressantes qu'elles recèlent, signalons l'air « Liebster Jesu, lass mich doch Gnade bei dir finden » : un paysage sonore d'une infinie désolation (hautbois et violons langoureux et dissonants, basse tragique) sert d'écrin à la lamentation de la pécheresse (alto aux graves beaux et sombres) qui cherche à se racheter. Dans l'autre air de la TWV 1/502, Telemann ne ménage pas le ténor par d'interminables vocalises. Ses respirations sont éloquentes : la voix court littéralement à en perdre haleine après les violons pour prouver sa foi. Les nombreux chœurs sont assurés avec plénitude (« Nicht so traurig, nicht so sehr », TWV 1/502 ) et fluidité (« Alleluja » final de la TWV 1/502, ou fugue « Wohl dem, der auf ihn trauet » dans la TWV 1/616 ).
En appoint, Simone Eckert complète son intégrale des fantaisies pour viole de gambe seule en livrant les quatre manquant encore à l'appel (les huit autres se trouvaient sur deux CD antérieurs). Elle s'y autorise moins de libertés que Paolo Pandolfo (Glossa, 2017). L' Andante de la Fantaisie TWV 40/37 départagera ces deux visions radicalement différentes. Eckert, qui privilégie des tempos généralement modérés, a l'avantage de la limpidité : elle donne à entendre sans ambiguïté l'écriture à plusieurs voix de ces fantaisies.
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