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Outil de traduction |
Analyste:
Philippe Ramin Après un récital
Bach-Abel (Alpha Classics, 2020), Lucile Boulanger propose un regard sur
l'esthétique française depuis les premiers âges jusqu'aux compositeurs
contemporains. Pour la gambiste le baroque français est affaire de précision,
minimalisme et élégance, dans un cadre expressif sans outrance, notions
familières au langage de Gérard Pesson dont la Fugitive fait scintiller
d'interrogatifs arpèges en harmoniques au hasard d'un libre récitatif. Plus
proche des modes de jeu traditionnels, La Harpe d'Orphée de Philippe Hersant
cite L'Orfeo de Monteverdi et s'envole dans un contrepoint où la voix de
Sainte-Colombe se fait entendre. Le langage de Claire-Mélanie Sinnhuber exploite
les résonances de l'instrument tout en favorisant une manière de bicinium où
l'interprète maîtrise constamment les couleurs opposées. Ce travail sur le son
infuse le discours des pièces anciennes qui sonnent avec une liberté, un geste
chorégraphique qui rappellent davantage Savall que les jeunes violistes de la
scène baroque. Le son généreux du prélude de la suite de Sainte-Colombe, la
mélancolie sans apprêts de la sarabande, le noble ton d'une gavotte aux
ornements justes auront rarement été aussi bien servis. Cette proposition à
l'atmosphère saisissante est le manifeste d'une grande poétesse de la viole de
gambe. |
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