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Analyste:
Adrien Cauchie Voulant illustrer l'influence de Corelli sur les compositeurs de la génération suivante, le programme s'ouvre sur une sonata da chiesa de Corelli qui perd beaucoup dans un arrangement où la flûte à bec et la viole de gambe remplacent les deux violons. Les deux interprètes semblent s'écouter de très loin, sans jamais se rencontrer.
Quelques ornements en échos ne suffisent pas à rendre toute la saveur du style corellien et on craint le pire pour la suite.
Les musiciens passent ensuite à la moulinette la Fugue sur un thème de Corelli BWV 579. Le phrasé des entrées n'est pas deux fois le même et le tempo s'agite de façon non maîtrisée : on en oublie et Corelli et le génie de Bach.
Une sonate de Handel, déroulée avec la monotonie d'un escalier mécanique (à plusieurs vitesses, certes), n'est pas mieux lotie. L'articulation de Michala Petri ne varie qu'occasionnellement. Mahan Esfahani, très en retrait derrière la viole de Hille Perl, se contente souvent d'un accompagnement très vertical. Le mouvement Furioso est pris à une allure qui le rapproche davantage du Vol du bourdon que des sonates de Corelli. Tout cela fait bien pâle figure à côté de l'interprétation pleine d'esprit de Marion Verbruggen, Ton Koopman et Jaap Ter Linden (HM, 1995).
La Sonate corellisante no 2 de Telemann se trouve, quant à elle, brutalement décorellisée. La flûte, très aiguë, occupe continûment et sans relâche une grande partie de l'espace sonore. Aucune surprise humoristique possible. Le Collegium Musicum 90 (Chandos, 1993) avait, lui, bien compris le sens de l'adjectif « corellisante » - leur Allemande en témoigne.
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