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Classica # 262 (04/2024)
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Analyste: Philippe Ramin

Sur deux instruments exceptionnels, la violoniste Liana Mosca et le claviériste Pierre Goy exploitent admirablement les résonances des pièces d’Armand-Louis Couperin. Armand-Louis Couperin cultivait l’art du portrait dans ses pièces de clavecin à l’instar de son cousin François mais il se montrait plus novateur dans ses pièces de clavecin avec accompagnement de violon, parues en 1765. Si Mondonville, Rameau et Duphly ont déjà expérimenté cette forme nouvelle où le violon commente et souligne le discours du clavecin, Couperin va plus loin et incorpore des éléments italiens tout en exploitant pleinement les ressources dynamiques des deux instruments. On ne peut s’empêcher de se demander si Couperin a eu connaissance des premières sonates de Mozart, composées un an avant lors de son séjour à Versailles, car les similitudes de caractère et d’écriture sont frappantes. Les références au passé restent par ailleurs bien présentes dans cet opus composé de six sonates : les menuets et l’Allegro de la Sonate n° 2 semblent respectivement se souvenir des Pièces de clavecin en concert et de La Lapoplinière de Rameau. Cette lecture profite des sonorités particulièrement riches de deux instruments exceptionnels, un clavecin d’école lyonnaise de 1777 signé Stirnemann et un violon du luthier parisien Louis Guersan de 1760, dont les musiciens utilisent les ressources avec un art infini. Liana Mosca affiche une beauté de timbre, une intonation immaculée et une variété d’archet qui détaille à ravir une écriture éloquente et délicate. La gestion de l’agogique et du rubato parvient à créer des illusions de dynamique très convaincantes et une plasticité expressive rare au disque dans ce type de répertoire. On se laisse conduire dans les sombres allées préromantiques d’un Andante en fa mineur aux nombreuses surprises et on admire les brillantes volutes assorties d’impeccables doubles cordes dans l’Aria con variazzione. Partout le ton, admirablement simple et coulant, s’accompagne d’une diction aisée et fluide. Pierre Goy fait plaisamment valoir la nouveauté du jeu en octaves dans le style gracieux (Sonate n° 6) ou dans la noble fierté (Sonate n° 5). Son toucher expressif et précis ne vient jamais saturer l’instrument mais en exploite admirablement les résonances. Liana Mosca accorde sa palette de nuances avec soin sans toutefois se contraindre. Le duo a su trouver un terrain d’entente particulièrement bien étudié dont la pertinence stylistique et le naturel dépassent sans peine les rares propositions de la discographie.


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