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Classica # 262 (04/2024)
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Musica Ficta
MF8037




Code barres / Barcode : 5410939803705

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Analyste: Philippe Ramin

 

Souvent reléguée au second plan, la production musicale pour le clavecin d’Henry Purcell mérite cependant que l’on s’y attarde. La contextualisation musicale que propose Jean-Luc Ho apporte un éclairage nouveau à ce répertoire resté dans l’ombre. En dehors des huit suites à la française subsistent des pièces isolées parmi lesquelles le claveciniste a pioché une pavane, un prélude, une chaconne et éliminé les fameux grounds. Selon la pratique du temps, il a adapté la chaconne orchestrale de The Fairy Queen et une sonate pour consort de violes qui sont sans doute les moments les plus réussis de ce florilège. Dans les deux suites, le musicien creuse les intervalles des allemandes pour en extraire l’expressivité, farde ces maigres sarabandes de coloris précieux et tend les harmonies vénéneuses de la pavane. C’est très bien fait d’autant que le clavecin réalisé par Émile Jobin distille des sonorités d’un raffinement inouï, notamment le petit jeu à la délicatesse exceptionnelle. Volontiers théâtral, Ho nourrit le contrepoint de Roberday d’ornementations ardentes, sait fondre élégance et gouaille dans un fier hornpipe, fait partout montre d’une science des caractères qui laisse loin derrière lui les clavecinistes français de sa génération. Comme illuminée de l’intérieur, la fantaisie de Gibbons promène ses chromatismes nonchalants et s’amuse de l’effet étincelant de ses fausses relations. Un beau manifeste poétique d’un maître du clavecin


 

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