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Diapason # 728 (12/2023)
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Analyste: Adrien Cauchie

 

Après un premier album solo dédié à la toccata (Diapason Découverte, cf. no 686), Andrea Buccarella choisit la fantaisie pour fil conducteur du second. Le musicien énonce dans la notice certaines caractéristiques d'un genre qui peut paraître inclassable : les compositeurs qui le pratiquent l'ont constitué en vaste laboratoire où inventer tout en suivant des modèles ou en en proposant de nouveaux. La Fantasia chromatica de Sweelinck (1562-1621), dans laquelle le claveciniste se mue en narrateur d'une histoire tragique, annonce ainsi celle que Bach écrira un siècle plus tard.

 

L'écriture généreusement imitative de certaines pièces -Fantasia A Leona de Bull (1562-1628) ou Fantasia seconda sopra un soggetto solo de Frescobaldi (1583-1643) -impose comme point de mire les fugues de Bach qui le referment. Ce sont davantage les fantaisies du Cantor de Leipzig qui retiennent ici l'attention, parmi lesquelles l'impressionnante Fantaisie chromatique en ré mineur. Buccarella lui confère des accents intensément dramatiques, la parant tantôt de délicates suspensions, tantôt d'accords arpégés avec désespoir. Quand les compositeurs précédents exposent successivement leurs idées musicales, Bach, lui, les livre simultanément et en plus grand nombre. Une des réussites de Buccarella est donc d'avoir progressivement éduqué l'oreille à l'écoute d'une fantaisie de Bach.

 

Fallait-il toutefois en inscrire trois au programme ? Heureusement, l'interprétation véhémente des BWV 906 et BWV 903 fait oublier la didactique. De même, on trouvera rarement une telle éloquence dans la fantaisie en la mineur de Byrd dont les parties s'enchaînent avec fluidité, malgré tous les changements de rythme ou d'articulation. Enfin, c'est un bel exploit que de ne pas faire regretter l'orgue dans la Fantasia sopra Ut Re Mi Fa Sol La de Froberger (1616-1667) ; cela ne fait cependant pas d'ombre à la version lumineuse de Blandine Verlet (2000, Astrée).

 

 



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