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Diapason # 728 (12/2023)
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Parnassus Arts 
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Code barres / Barcode : 9120104870031
 


 

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Analyste: Guillaume Saintagne
 

Voici enfin le premier enregistrement de l'œuvre par laquelle Porpora entendait attaquer l'hégémonie de Handel à Londres en 1735. Il avait pour cela réuni une distribution de stars en partie dérobée au Saxon : Senesino, Cuzzoni, Farinelli… L'opéra débute comme une pastorale où tout le monde chante son bonheur de vivre en Sicile, n'était le libidineux cyclope de la grotte d'à côté. Elle se mue progressivement en un festival de haute virtuosité porté par un écrin orchestral époustouflant.

 

S'il n'y a aucune finesse à attendre du drame, on cède à l'hédonisme de ces ensembles, récitatifs accompagnés et arias qui sont autant d'illustrations du triomphe de la voix enseigné par le professeur de chant napolitain. Un feu d'artifice finalement assez semblable à celui qu'allumait Handel en arrivant dans cette même ville vingt-quatre ans plus tôt avec Rinaldo.

L'affiche ne présente presque aucune faiblesse.

Endossant le rôle d'Acis, Yuriy Mynenko atténue avec art sa colossale projection pour livrer l'un des plus beaux « Alto Giove » de la discographie - à la fois délicat et sombre, quasi fantomatique - et enchaîne sans faiblir sur le dévastateur « Senti il fato ». Sa vaillance fera passer sur des aigus métalliques et un manque d'imagination dans les variations. Julia Lezhneva, qui a toujours les trilles les plus rapides du siècle, rend expressive la moindre roucoulade. Ces effusions un rien enfantines dans « Smanie d'affano » saisissent toutes les ressources du bel canto pour émouvoir.

 

Max Emanuel Cencic reste un immense styliste capable d'un envoûtant « Fortunate pecorelle » comme d'un tonitruant « Quel vasto, quel fiero ». Dans le rôle éponyme, Pavel Kudinov manque un peu de moyens dans le bas de la tessiture, mais pas de présence pour ses nombreuses ariettes comiques. Sonja Runje est convaincante mais guère audacieuse, tandis que Narea Son n'est qu'à une lettre de ne faire qu'une avec son personnage (Nerea) : voix éclatante et fine technicienne, étonnante découverte dont Parnassus Arts a le secret.

Attentifs aux textures autant qu'à la rythmique, George Petrou et ses musiciens d'Armonia Atenea offrent une vision à l'ampleur quasi symphonique, même si la netteté fait çà et là défaut, rançon de l'énergie insufflée sans relâche.

 

 

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