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Outil de traduction |
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Analyste:
Denis Morrier
Dans un lumineux texte de présentation, Dirk Börner, qui enseigne tant à la Schola Cantorum de Bâle qu'au CNSM de Lyon, explicite tant la construction du programme (en particulier l'introduction des sonates) que ses options, remarquablement contrastées, dans les cantates : présence ou absence du violoncelle (en fonction des tessitures) ; réalisation de la basse continue au clavecin (pouvant introduire canons et fugues de haute voltige dans les arias et ariosos) ; ornementation tant instrumentale (reprises somptueusement variées, aux colorations ibériques, de la Sonate K 108 ) que vocale (cadences aériennes, aux contours torturés). L'ajout de préludes, interludes et postludes élaborés à partir des sonates de Domenico souligne les affinités stylistiques avec son père.
Le propos s'articule sur la mise en regard de trois cantates-clefs, sans doute les plus originales d'Alessandro. Elle oppose d'abord les deux versions offertes en 1712 à Gaspa-rini d' Andate o miei sospiri : l'une « con idea humana » à l'élégance fluide et aux modulations raisonnables, et l'autre « con idea inhu-mana » invitant chromatismes et même enharmonies dans une avalanche de figures rhétoriques dissonantes. Plus ambitieuse encore,
Farfalla che s'aggira reflète bien son sous-titre « La folie du Sig. Cavalier Alessandro Scarlatti ». Toutes ces pages aussi savoureuses que complexes bénéficient d'une exécution admirable. A la soprano Alice Du-port-Percier (diction limpide, vocalisation ciselée), le violoncelle de Petr Skalka fournit un appui aussi stylé que précis, tandis que le clavecin de Dirk Börner affronte des sonates virtuoses et s'illustre dans des réalisations de la basse continue à la fois foisonnantes et éloquentes. Une interprétation fouillée et solidement informée que ne voudra rater aucun des fans des Scarlatti père et fils.
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