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Diapason # 732 (04/2024)
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Analyste: Ivan A. Alexandre

 

Longtemps ramené aux deux parties primitives -Exode et Cantique de Moïse -, l'oratorio choral par excellence a retrouvé la forme de sa création en trois parties dans les années 1980 pour, le plus souvent, s'y maintenir. La précédente version américaine (Julian Wachner chez Trinity, une merveille) allait encore plus loin : seule à remplir trois disques, elle proposait deux versions de la « première partie » : l'adaptation de l'ode funèbre pour la reine Caroline choisie par Handel lors de la création en 1739, et le curieux patchwork musicalement plus adéquat qui remplaçait l'ode e n 1756.

 

Jeannette Sorrell prend la direction opposée. Son objectif : faire tenir les trois parties de 1739 sur un CD afin de les « rendre supportables au public moderne » (public que, de toute évidence, elle mésestime). Pour cela, la musicienne réduit les Lamentations liminaires à un quart d'heure, supprime maints numéros, taille dans ceux qui subsistent, les arrange à l'occasion. Même « The People shall hear », joyau de l'art choral qui laissera une trace si profonde - notamment chez Mozart -, perd sa conclusion. Blessure d'autant moins explicable que surgit en plein Cantique de Moïse le chœur final de l'acte I version 1756 emprunté à l'Occasional Oratorio, long et hors de propos.

 

Plus que la durée, le guide de la maestra semble pourtant avoir été la paix. Non seulement disparaissent quelques pages belliqueuses comme le duo de basses « The Lord is a man of war », mais les accents, les couleurs, le son même fuient la violence. A peine audibles, les nuées d'insectes dans « He spake the word » ; retenus, les coups assénés aux « first-born of Egypt ». Une myriade d'effets (cadence, ritenuto, solo, enflé, brisé) émousse les armes et menace de changer l'oratorio biblique en sérénade comique. Le ténor chante-t-il une ariette de Grétry ? Les grenouilles pestilentielles gambaderaient-elles autrement chez une matrone d'opéra-bouffe ? Les solistes, il est vrai, tout mordant et fragilité, n'ont pas la noblesse facile.

 

Il y a de la vie, toutefois, dans cette fantaisie. De la clarté. Une manière affirmée. Un joli chœur (Apollo's Fire entre Illinois et Ohio). Un orchestre modeste quoique dispos. Un timing judicieux. Et de savantes Lamentations. Une place en somme.

 



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