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Analyste:
Jean-Christophe Pucek Du deuil à l'exultation. La mort de l'épouse de Louis XIV, Marie-Thérèse (1683), est à l'origine du De profundis H 189, méditation douloureuse qui ne néglige pas la variété du coloris dans ses différentes sections (saluons, dans « Fiant aures » avec flûtes, la ductilité des dessus Gwendoline Blondeel et Cécile Achille). L'atmosphère s'éclaircit avec le Magnificat H 79 - un des dix composés par Charpentier. Ses carrures dansantes (l'incipit), l'élan imprimé à ses parties chorales (« Gloria Patri ») auraient sans doute gagné ici à un supplément de vitalité.
On ne présente plus le Te Deum H 146 dont l'indicatif de l'Eurovision a popularisé le seul Prélude . De William Christie, plus versaillais que nature (HM, 1989), au distingué Martin Gester (Opus 111, 2000), sans oublier l'alerte Marc Minkowski (Archiv, 1997), la discographie compte quelques belles réussites. Valentin Tournet semble en avoir retenu le meilleur : vive sans précipitation, son interprétation cultive la grandeur en évitant raideur et emphase, aidée par un orchestre aux nuances sculptées d'un ciseau attentif.
Autres atouts, un chœur souple et réactif, épousant avec justesse les inflexions dramatiques ménagées par Charpentier, et des solistes investis dans la restitution vivante mais délicate du texte (« Te per or-bem »). Tout juste regrette-t-on une basse en retrait, qui ne s'empare pas du « Te Deum laudamus », p a r exemple, avec assez d'autorité. Le chef a la bonne idée de faire précéder l'œuvre par des pièces martiales signées Philidor le Cadet dont il ne surjoue pas le bellicisme. Un disque d'excellente facture.
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