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Diapason # 726 (10/2023)
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Analyste: Jean-Christophe Pucek

À travers la musique italienne, rappelle Gilles Cantagrel dans la notice, Bach découvre « une simplicité, un ordre souverain qui l'a incité à maîtriser les impulsions de son imaginaire dans des transcriptions très élaborées ». Ces dernières (d'après Vivaldi et autre Marcello) datent, pour l'essentiel, des années 1713-1714, alors que le compositeur était en poste à Weimar : elles constituent le cœur du programme que Justin Taylor a enregistré sur le merveilleux clavecin du château d'Assas - l'instrument d'élection du regretté Scott Ross.

 

Face à des prédécesseurs prestigieux, le jeune musicien parvient à imprimer sa marque sur des pièces connues. Dans la Toccata BWV 914, où s'imposaient l'autorité de Pierre Hantaï (Virgin, 1997) et la volubilité de Blandine Rannou (ZZT, 2006), il faudra désormais compter sur le théâtre d'ombres que déploie Taylor, alliant tempérance dans l'Un poco allegro, rêveur, et rigueur dans une Fuga à la conduite polyphonique admirable.

 

On gardait en mémoire l'impeccable clarté de ligne, la fine compréhension de l'idiome ultramontain par un esprit germanique dont témoignait la lecture du Concerto dans le goût italien par le même Hantaï (Mirare, 2014). Moins sévère, le nouveau venu taquine cette suprématie à grand renfort de souplesse, mais surtout de chant (l'Andante), talon d'Achille chez l'aîné.

 Formidable vocalité

Car s'il est un domaine où Taylor s'illustre avec excellence, c'est bien celui de la vocalité conférée à un instrument qui en est souvent dépourvu. A lui seul, le lyrisme qui frémit tout au long de l'Adagio du Concerto BWV 974 (d'après Marcello) le démontre, mais cette qualité se retrouve dans chaque mouvement de tempo modéré. La fréquentation assidue de la musique italienne avec son ensemble Le Consort

- on songe, en particulier, à l'album consacré à Vivaldi et Reali (Diapason d'or, cf. no 705 )

 - apporte un ton, un éclairage renouvelés.

Comme notre claveciniste sait donner du corps aux miniatures, telles que les Toccate d'Alessandro Scarlatti, et de la délicatesse à la transcription du Largo du Concerto RV 443 ! Et quelle vitalité irrépressible, notamment dans l'Allegro final du BWV 978 ! Taylor distille enfin une tendresse que l'on ne trouve pas toujours chez les interprètes de Bach (Andante du BWV Anh.151), signant un récital où tout est plaisir.



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