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Analyste:
Philippe Venturini Quatre ans après un enregistrement très convaincant de Membra Jesu nostri (CLASSICA no 214), Philippe Pierlot et son Ricercar Consort revisitent Buxtehude en cette même église abbatiale de La Lucerne d'Outremer, dans la Manche. Ils profitent ainsi d'une acoustique généreuse mais disciplinée, savamment captée par Frédéric Briant, favorable à une sonorité d'ensemble riche en basses (violes, violone, harpe, théorbe, orgue). Fort bien agencé, le programme convoque des effectifs et des instrumentariums différents: du ténor (BuxWV 92) ou de la basse solistes (BuxWV 44) au quintette vocal (BuxWV 31), du quintette de violes (BuxWV69) aux cordes seules BuxWV 62 et 92) ou avec trompettes et cornets (BuxWV 44). De même, la forme peut s'organiser sur une basse de chaconne (BuxWV 62,69 et 92) ou faire se succéder des épisodes très contrastés (tempo, mesure) comme dans les toccatas pour clavier de Buxtehude. Le Ricercar Consort, en formation réduite à une voix par partie, se distingue, comme à l'accoutumée, par un subtil équilibre entre l'éloquence (les mélismes, la dynamique) et la maîtrise (la conduite des phrases, l'homogénéité des pupitres), entre l'esprit (la sobriété propre à ce répertoire sacré) et la matière, en l'occurrence sonore, tant instrumentale que vocale, colorée et ductile. De l'action de grâce collective de «Jesu meines Lebens Leben» à l'humble prière de « Herzlich lieb hab ich Dich, o Herr » en passant par l'assurance de « lch bin die Auferstehung » où Mathias Vieweg prête sa claire voix de basse au Christ, chaque page offre des moments de plénitude spirituelle et de pure beauté sonore. |
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