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Classica # 253 (06/2023)
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Claves
CD306869
Berlin Classics
0302071BC
Code barres / Barcode : 7619931306827 Code barres / Barcode : 0885470020716
   



 

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Analyste: Philippe Venturini
 

Qu'on se rassure: les quelque vingt-cinq minutes d'écart que signalent les minutages respectifs de ces deux versions ne traduisent nullement de saisissantes différences de tempo, Lars Ulrik  Mortensen et Stephan Macleod adoptant à peu près les mêmes.

Mais l'enregistrement du second propose fort opportunément en annexe deux chorals et trois airs issus de la deuxième version (1725) d'une passion qui connut plusieurs remaniements; le livret en détaille les différentes élaborations dans un tableau récapitulatif très clair.

Outre les tempos, les forces en puissance présentent de nombreuses similitudes. Lars Ulrik Mortensen et Stephan Macleod convoquent six violons et huit chanteurs (deux par voix) mais le premier limite les cordes graves à une viole et une contrebasse quand le second réunit une viole, deux violoncelles et une contrebasse. La loterie des prises de son offre pourtant à Mortensen une sonorité plus généreuse, plus présente, plus aérée et plus riche en basses. MacLeod doit se contenter d'une restitution plus compacte et plus lointaine qui, inévitablement, arrondit les angles, adoucit les cris de la foule au moment de la présentation à Pilate et de la flagellation qui y fait suite.

Dans l'ensemble, aucune de ces deux versions ne peut prétendre afficher une distribution inoubliable, toutes deux se partageant même l'alto un peu affecté et sans grand relief l'Alex Potter: « Es ist vollbracht », malgré un parfait accompagnement instrumental , ne mène pas aussi loin qu'il devrait. Par ailleurs les deux évangélistes, Nicholas Mulroy chez Mortensen, Werner Güra chez Macleod, ne peuvent cacher quelques signes de fatigue, même si le second semble habiter davantage son texte. La version danoise se distingue par des contrastes plus marqués, une tension supérieure dans la conduite générale comme dans l'expression musicale de la violence, dans les airs comme dans les chorals («Wer hat dich geschlagen») et les chours («Weg, weg mit dem, kreuzige ihn ! » ). Peter Harvey restitue avec beaucoup de finesse l'ambiguïté douleur-douceur de « Betrachte, meine Seel » quand Joanne Lunn illumine de son sourire un serein « lch folge dir gleichfalls». La version suisse présente une belle respiration interne, des lignes souples, des chorals qui se déploient et soignent leurs fins de phrases, et une narration plus poétique que dramatique. Sans remettre en cause la suprématie de l'enregistrement théâtral et inspiré de Gardiner (Soli Deo Gloria) 2003, CHOC, CLASSICA no132), ces deux interprétations ne manquent pas d'atouts. À chacun de choisir selon sa sensibilité.


 


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