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Outil de traduction |
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Analyste:
Adélaïde de Place Elisabeth Jacquet avait « un talent merveilleux pour préluder », écrivait Titon du Tillet dans son Parnasse français (1732). « Le roi eut beaucoup de plaisir à l'entendre jouer du clavecin, ce qui engagea Madame de Montespan à la garder trois ou quatre ans auprès d'elle », jusqu'à son mariage avec Martin de La Guerre, organiste de Saint-Sulpice. L'ex-enfant prodige eut l'heur de profiter d'un protecteur de choix en la personne de Louis XIV.
Ses Suites sont introduites par un de ces préludes non mesurés, dont Froberger a donné le goût à l'Europe, celui de la Suite en fa majeur portant le titre de Tocade (forme francisée de toccata). Pas de pièces sous-titrées non plus, hormis la Chaconne L'Inconstante en ré mineur.
Jacquet de La Guerre ne rechigne devant aucun chromatisme, devant aucune hardiesse ni audace dans ses harmonies.
Salvatore Carchiolo joue une copie due au facteur Sebastiano Cali d'un clavecin français de Jean-Antoine Vaudry, contemporain du premier Livre de clavecin (1687). Les basses profondes de l'instrument mettent parfaitement en valeur la beauté imposante de cette musique dédiée à Louis XIV. L'interprète déploie dans le cahier une réelle qualité d'inspiration tendre comme spirituelle, et fait preuve d'une élégance sans mièvrerie. Si l'on regrette un brin de sécheresse çà et là, on lui sait gré d'infuser une réelle alacrité rythmique aux pages les plus vives.
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