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Diapason # 722 (05/2023)
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Naïve
OP7901




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Analyste: Roger-Claude Travers
 

La Serenata a tre est une sorte d’opéra minature, contemporain du Tito Manlio de Mantoue (1719) et d'une qualité d'écriture similaire. Elle fut composée pour célébrer le mariage secret d'un gentilhomme français, monsieur de Toureil. Nul doute que le solo de violon qui accompagne le dernier air de la première partie était joué par Vivaldi en personne. La version Clemencic (HM), même si son Consort raclait un peu, domine la discographie depuis 1980. Ni Loehrer (1952), ni Scimone (1982) n'offraient un plateau aussi homogène. Même Sardelli (Glossa, 2022) pâtit de la prestation de ses chanteuses. C'est dire combien Bucccarella était attendu.

 

L'Ensemble Abchordis enchante, par ses cordes soyeuses et sensibles, ses cors et basson somptueux. Le continuo vivant et inventif dans les récitatifs est irréprochable. Sans faute aussi pour Marie Lys et Sophie Rennert, aussi impliquées que Petya Grigorova et Marjorie Vance chez Clemencic, mais plus audacieuses dans les da capo fort bien écrits. Les vocalises triomphantes d'Eurilla dans « Vorre sti lusingarmi » éblouissent. Le choix de l'air alternatif « Se al estivo ardor cocente » explorant l'affect languissant est préférable à « Nò, che non è viltà », plus faible, curieusement retenu aussi bien par Clemencic que par Sardelli. Reste l'Alcindo d'Anicio Zorzi Giustiniani. Son timbre ingrat à l'intonation instable agace, mais colle à merveille au caractère vaniteux et manipulateur du berger convoité, qui exprime en fait un sentiment d'infériorité. Loehrer pensait sans doute la même chose en confiant le rôle à un ténor du même tonneau. Musicalement parlant, Kurt Spanier (le héros) chez Clemencic ou Alessio Tosi (le charmeur fat) chez Sardelli possèdent une suavité et une ampleur plus séduisantes, incomparables dans « Acque placide » qui ouvre la seconde partie. En conclusion, quelle version choisir ? Bucccarella explore le livret avec verve et inventivité, avec une Eurilla et une Nice idéales. L'homogénéité des voix chez Clemencic consolera les allergiques à un Alcindo caricatural, mais l'orchestre y reste décevant. A chacun de trancher.



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