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Analyste: Philippe Ramin La période baroque a déterminé une typologie des voix fortement contaminée par le règne de la voix de castrat, faisant presque oublier que celle de baryton pouvait également exalter de nobles affects. Les rôles que présente le baryton tchèque Tomáš Král sont ambitieux et exigent une tessiture étendue. Le chanteur a conquis une place estimée sur la scène baroque internationale depuis près de vingt ans et propose ici un florilège d’airs du Suédois Roman, de l’Allemand Schürmann ou du quasi-Anglais Ariosti. L’excellence technique de l’Orchestre baroque de Wroclaw et la direction inspirée de son chef Jaroslaw Thiel peuvent faire rougir d’innombrables productions françaises où les micros semblent capter une répétition en cours. Soutenu par cette formation d’excellence, le baryton peint une grande variété de caractères et convainc autant dans l’élégie que dans la virtuosité. La beauté des sons filés, l’intonation immaculée et un art impressionnant de la caractérisation signent un projet intelligent et abouti. |
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