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Analyste:
Jean-Christophe Pucek Avec ses protagonistes vêtus de blanc sur fond de montagne verdoyante, l'éditeur nous promet un Handel tout de pureté. En levée de rideau, « Eter-nal source of light divine » fait son effet. Mais où donc est la trompette ? À l'original est préféré un arrangement en duo dont la langueur extatique rend nostalgique de la tension subtile qu'y instillait James Bowman (avec Simon Pres-ton, L'Oiseau-Lyre) en 1978.
De manière générale, ce « paradis éternel » est paisible, éthéré ; un écrin pour le timbre épanoui, solaire, de Lea Desandre. On admire l'élégance du phrasé de la mezzo, l'aisance de sa vocalise. Theodora voit cependant les ténèbres de « With darkness deep » s'amollir, loin du frisson tragique de Magdalena Kozena (avec Andrea Marcon, Archiv, 2007) ; « As with rosy steps » est diapré, mais peu habité en regard de la poésie de Lorraine Hunt (avec Harry Bicket, Avie, 2004). Semele serait-elle mieux servie ? Guère. Les exigences du vivaldien « Despair no more » déstabilisent quelque peu Iestyn Davies, plus convaincant dans le registre tendre (« Yet, can I hear » de The Choice of Hercules), mais dépassé ici par le brio de Carlo Vistoli (avec John Eliot Gardiner, SDG, 2020). Quant à « No, no, I'll take no less », il faut n'avoir dans l'oreille ni Cecilia Bartoli (avec William Christie, DVD Decca, 2007), ni Kathleen Battle (avec John Nelson, DG, 1993) pour s'en satisfaire.
Sous-dimensionné pour ce répertoire, Jupiter fait son travail d'ensemble avec assurance (violons). L'attention de l'auditeur est néanmoins régulièrement accaparée, à dessein, par le continuo. Si les ambitions excèdent trop souvent les moyens, retenons de cet album léché quelques jolis moments, comme « Will the sun forget to streak » (Solomon ) et son hautbois élégiaque, ou le lancinant « Who calls my parting soul » (Esther ). |
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