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Diapason # 715 (10/2022)
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Analyste: Ivan A. Alexandre

Tous ses opéras enregistrés, nos musiciens élargissent le catalogue Handel aux pasticcios que le compositeur ficelait de temps à autre pour sa compagnie londonienne. Ainsi avons-nous accueilli récemment les autopastiches Oreste, Giove in Argo ou Alessandro Severo, aussi bien que le remaniement d'ouvrages italiens. Comme Catone d'après Leo (enregistré par Carlo Ipata) ou Didone d'après Vinci (Wolfgang Katschner), Caio Fabbricio répond au goût changeant du public et ouvre la scène anglaise à l'opéra en vogue, l'opéra napolitain.

 

Or qui pouvait incarner ce renouveau mieux qu'Adolf Hasse, padre della musica en quête d'un langage émotionnel plein d'avenir - que nous appelons aujourd'hui « classique » ? En 1733, pour contrer le prince de Galles et son Opera of the Nobility formé autour du jeune Farinelli, Handel adapte donc un opéra que Hasse vient d'offrir au public romain, sur un livret d'Apostolo Zeno : Cajo Fabricio. Partition qu'il écourte, modifie et larde de pages elles aussi soumises à la modernité napolitaine (Astianatte de Vinci, Demetrio de Leo, Ulderica de Hasse) ou vénitienne ( Sulpizia de Pollarolo, Venere de Corselli, Fortezza d'Albinoni).

 

La couverture annonce un opéra de Handel (en grand) et Hasse (en petit), mais vous n'entendrez pas un seul air du premier. La fête est italienne, exclusivement. Parangon d'un bel canto dont les interprètes, ce 4 décembre 1733 au King's Theatre, se nommaient Carestini (premier Ariodante), Strada (première Alcina), Durastanti (première Agrippina), Scalzi (premier Alceste dans Arianna). A quoi bon égrener ? Fabbricio 2021 se chante au culot, avec les moyens du bord. Mezzo impérieuse, Fleur Barron manque de souffle, d'agilité, de simple cantabile. Le Caio de Morgan Pearse a du cran mais une seule couleur. Aucun contre-ténor, les mâles aigus reviennent à des filles, hélas sans ressource technique ou expressive, le sort le plus terrible étant réservé à la prima donna, Sestia, changée en sorcière d'opéra-bouffe.

 

L'histoire ? Un épisode bien connu de la guerre entre le vertueux Fabricius et le belliqueux Pyrrhus trois siècles avant notre ère. Qu'importe ! Des récitatifs et un orchestre atones ne vous en diront rien. La partition en revanche ne marchande pas ses délices, « Caro sposo » de Sestia, « Vedrai morir costante » de Pirro (dont Handel se souviendra en composant pour le même Carestini le Ruggiero d'Alcina )… jusqu'au merveilleux air final, « Vorrei da lacci » de Leonardo Leo, autrefois transcrit pour piano par Germaine Tailleferre, toute la baie de Naples dans un seul allegro.



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