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Diapason # 712 (06/2022)
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Château de Versailles
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Analyste: Roger-Claude Travers

La Senna festeggiante, dont voici le septième enregistrement, reste la plus connue des serenate composées par Vivaldi. Aucun enjeu dramatique dans ce livret convenu où deux figures allégoriques, l'Age d'or et la Vertu, retrouvent le bonheur enfui sur les rivages de la Seine, le fleuve personnifié rendant avec eux hommage au nouveau souverain, Louis XV. Cette Seine en fête, sans doute commandée à Vivaldi lors de l'intronisation du cardinal Ottoboni comme Protecteur des Affaires de France à Venise en novembre 1726, intègre en plusieurs endroits le style français. Outre un orchestre fruité (les bois), elle exige un soprano agile illustrant dans le premier air de l'Age d'or la métaphore du rossignol, et une voix d'alto de caractère pour la Vertu. Vivaldi pensait sans doute à une basse exceptionnelle pour la Seine, dont la partie requiert une tessiture étendue, une vaillance et une agilité hors norme. Sans Sigmund Nimsgern, Scimone n'aurait pas imaginé en 1978 enregistrer sa version historique (Fonit Cetra). Comme Sergio Foresti (chez Bonizzoni, Glossa) et Nicola Ulivieri (chez Alessandrini, Naïve), Luigi De Donato montre dans « Qui nel profondo » une ampleur et des couleurs superbes, une maîtrise ornementale remarquable, mais sans doute moins d'autorité et de profondeur que Niemsgern. La souplessse onctueuse de son « Pietà, dolcezza » est en revanche parfaite. Gwendoline Blondeel, fort agréable dans l'air alla francese « Al mio seno il pargoletto », séduit par sa fraîcheur un peu ingénue.

 

Bonizzoni confiait le rôle plus ambigu de la Vertu à un contre-ténor, quand Fasolis, Alessandrini ou King (Hyperion) optaient pour une voix de femme. Le timbre troublant aux ombres moirées de Lucile Richardot fait un contraste heureux avec la tendresse de Blondeel. Dans le récitatif accompagné « Della ferrea stagion », la mezzo se mue presque en Alcina, la sorcière d' Orlando furioso. « Son vaga perla », truffé de diminutions joliment travaillées, offre un charme comparable à celui de Sonia Prina chez Alessandrini. La dynamique orchestrale sculptée par Fasolis, l'inventivité de ses da capo et la richesse du continuo sont d'autres atouts. Quelle version choisir ? Fasolis, Alessandrini ou Bonizzoni ? Les trois sont si proches…



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