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Diapason # 697 (02 /2021)
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Flora
FLO4320




Code-barres / Barcode : 0650414506591

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Jean-Christophe Pucek

« Ce sont d'excellentes pièces  mais dont l'exécution me paraît fort difficile », notait Sébastien de Brossard à propos des sept Sonates op. 1 (1694) de Buxtehude, dont il possédait un exemplaire. Comme leurs sept petites soeurs de l'Opus 2 (1696), elles font allégeance au goût ultramontain alors dominant en Europe. Ces quatorze pièces de forme et de durée variables ont la particularité de ne proposer aucun mouvement de danse, hormis la Gigue finale de l'Opus 2 no 3. Expérimentales, elles s'emparent de techniques en vogue, tells la variation (Arioso de l'Opus 1 no 2) ou la basse obstinée (Andante de l'Opus 2 no 3), pour les acclimater en mêlant une généreuse rasade de fluidité mélodique à l'italienne, quelques galanteries françaises, mais surtout, typiques de l'Allemagne du nord, des démonstrations d'agilité contrapuntique (Opus 1 n°3) et un goût de l'inattendu propre au stylus phantasticus (Opus 2 no 5). Rares sont les ensembles à réunir les deux recueils en un même album; Les Timbres y captivent par leur finesse et leur humilité. Très soudé, le trio fait le pari de l'écoute mutuelle plutôt que celui d'une virtuosité individuelle dont il a pourtant les moyens. Sans perdre en relief ni en audace, la musique gagne en intériorité et en cohérence, comme le démontre, par exemple, le kaléidoscopique Opus 1 no 6, où se rencontrent ici idéalement l'imprévisible et le tendre. Un violon incisif, une viole à la voix ambrée, un clavecin précis et altier : le chant et la souple rigueur de la réalisation soulignent toutes les facettes d'une musique débordant d'inventivité, de charme, de profondeur. Celle d'un maître.

 

Leur parole est d'or
Diapason # 698 (03/2021)

« Il est des coïncidences qui touchent au sublime, quand le temps que l'on ose prendre nous emmène en douceur vers un événement heureux. C'est le cas de la naissance de notre ensemble: quatorze ans après sa fondation et ses premiers prix internationaux, l'aventure humaine, culturelle et musicale de notre trio – une Japonaise, une Française, un Belge - nous comble toujours autant. Nos choix artistiques suivent cette dynamique avec, pour cette intégrale des sonates de Buxtehude, le désir de retrouver la formation en trio qui fait notre identité autour de la musique de chambre. Réunir en un seul album ces deux Opus 1 et 2 fut un projet longuement mûri et un défi. Chacune des quatorze sonates de cet enregistrement est un monde: il nous fallait aller au bout de son style propre. Et plus notre travail avançait, plus nous étions enthousiastes, émerveillés par la liberté de ces opus et le génie de Buxtehude. Puissent ces sonates emplies des mystères de la vie (symboliques des chiffres, des affects, des changements) accompagner ceux qui les écoutent comme elles nous guident dans un monde aussi difficile que merveilleux. Comme l'a dit Marcel Proust, "la musique est peut-être l'exemple unique de ce qu’aurait pu être – s’il n'y avait pas eu l'invention du langage, la formation des mots, l'analyse des idées - la communication des âmes". »

 


     

   

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