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Diapason # 670 (07 - 08 /2018)
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Flora
FLORA4218  



Code-barres / Barcode : 0638097298163

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Philippe Ramin

 

Si l’écriture des quatre Concerts royaux dépasse rarement les deux voix, leur préface nous apprend qu'ils ont vu le jour lors des concerts de chambre chers à Louis XV dans les dernières années de son règne. Couperin cite quelques instrumentistes « stars » réunis à l’occasion, mais il va de soi que l'édition de 1722 a touché des effectifs très divers. Tout est dès lors possible: une épure à trois (Barthold et Wieland Kuijken avec Robert Kohhen), un groupe de six où violon, flûte et hautbois alternent ou se joignent à l'unisson sur la partie supérieure, avec pourquoi pas un théorbe ou un basson glissé dans le groupe de basse (option dont Gester et Savall restent les meilleurs avocats). Julien Wolfs et ses Timbres élargissent leur ensemble à dix musiciens. Leur ingéniosité nous émerveille.

Examinons la gigue en sol : flûte à bec accompagnée de sa basse... au violon et de la petite octave du clavecin, puis reprise en tutti dont certaines cellules mélodiques sont traitées en écho… Cette véritable chorégraphie suggère une infinité d'intentions, multiplie les angles de vue sur un corps de ballet et ses solistes. La couleur est à la fois un dispositif scénique et un outil discursif.  

Surtout, le travail sur ce paramètre amplifie sans jamais la flouter, la précision fantastique du détail. On sait Couperin très pointilleux sur la question de l'ornementation : la plupart des musiciens ont tendance à prendre cette recommandation à la légère tant il semble légitime de marquer son territoire par quelque signe personnel... En scrutant le moindre recoin de chaque danse, Les Timbres réinvestissent la nature même de l'ornement. Nous emporterons sur l’île déserte la sarabande du Quatrième Concert, où les flûtes rivalisent de tendresse, cette courante au seul clavecin et cette courante « à l'italienne » sérieuse et spirituelle, où les cordes s'enivrent d'une inégalité gourmande. La complicité des musiciens et l'espace dans lequel ils savent prendre place sans s'encombrer permettent à l'étoffe instrumentale de ne jamais peser sur un contrepoint élégant et sophistiqué. Le travail sonore atteint des sommets de raffinement; l'esprit de la danse peut alors se conjuguer à une nouvelle dimension poétique. Cette réalisation confirme toute l'exigence et l'inspiration que nous avions déjà fêtées dans les Pièces en concert de Rameau (cf. no 627), premier projet discographique des Timbres. L’éloquence du style y est tranquillement souveraine.               

 


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