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Diapason # 669 (06/2018)
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Linn
CKD568




Code-barres / Barcode : 691062056823

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: David. Fiala

Les  “voix gothiques” sont de retour. Le groupe de Chistopher Page, qui a tant fait dans les années 1990 pour les musiques de Machaut à Dufay, renaît sans son fondateur, depuis quelques années, pour le label Linn. S'ils semblaient encore se chercher avec des récitals Solage (2006) et Landini (2009, cf. no 565), cet album Dufay est un accomplissement, et pas seulement grâce à une splendide prise de son. Toujours en quatuor vocal mixte (une mezzo, deux ténors et un baryton, ici rejoints par une seconde mezzo), le groupe paraît en avoir fini avec le dogme des voix a cappella ultra-nasalisées qui fit sa célébrité: le harpiste Andrew Lawrence King, ancien et presque exclusif complice instrumental du groupe, est ici flanqué de trois collègues.

Ce retour des instruments (vièle, chalemie et saqueboute) s'incarne dans les récurrences de la chanson Ce jour de l'an (1425), fil conducteur du programme, d'abord fredonnée à voix seule par le baryton puis par la mezzo ; ses reprises à la vièle puis au psaltérion préparent un exubérant tutti final, épicé par une régale crissante à souhait. Si le chant garde la griffe des Gothic Voices historiques, adoucie, l'ensemble se rapproche des instrumentations analytiques de Cantica Symphonia, héritières revendi-quées des années 1970.          

Le programme articule une vision rétrospective, autour du thème des festivités du jour de l'an, des aventures de Dufay en Italie, des années 1420 à 1450. Cette sélection fine et variée de onze chansons, cinq motets isorythmiques et une dizaine de brefs instrumentaux charrie son lot d'incontournables: Vergene bella, Resveillés vous, Ecclesiae militantis, Ce jour de l'an... Les tempos son allants, voire pressés, les phrasés toujours nets, parfois abrupts, mais tout fourmille de vie, et l'enchaînement des plages traduit parfaitement l'idée d'un tourbillon de souvenirs musicaux. Y dominent les chansons et pièces instrumentales les moins connues, comme Je me complains à trois voix d'hommes et régale, d'une saisissante violence, Estrinez moy, chanson d'étrennes en dialogue, ou la chanson à boire Puisque vous estes campieur.

Un panorama précieux, à goûter en parallèle aux programmes voisins de La Reverdie (2003), Musica Nova (2005) et, bien sûr, Cantica Symphonia (2005‑2008, Diapason d'or).


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