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Analyste:Gaëtan Naulleau
S’ils
n'ont jamais manqué de maîtrise plastique ni de lumière depuis leur premier
disque essayant chez Bach un choeur de solistes (1990), Philippe Pierlot et son
Consort se surpassent. Le nouvel album vaut à la fois comme l'une des
illustrations les plus accomplies de ce que peut apporter l'effectif vocal
réduit prôné par Joshua Rifkin (et des musicologues toujours plus nombreux), et
comme l'un des disques de cantates les plus inspirés depuis le « Bach
Pilgrimage » de Gardiner, il y a dix ans. Les Diapason d'or distribués
entre-temps se comptent sur les doigts d'une main. La réussite repose autant, et
même un peu plus sur l'ensemble instrumentai somptueux que sur les quatre
chanteurs. Dès l'entrée frappante de la BVW 75, le hautbois se taille la
part du lion dans ces trois cantates (1723‑1725) : chaque intervention
d'Emmanuel Laporte est un festin de nuances et d'éloquence. La vitalité des
archets fédérés par Sophie Gent, la trompette de Guy Ferber et tous les acteurs
d'un continuo fantastique, sonnant large (clavecin et orgue) ne sont pas moins
déterminants dans cette splendeur, qui brise allègrement l'image de cantates «
bonsaï » associée par défaut à la thèse de Rifkin.
On en veut donc un peu à Philippe Pierlot de retenir la BVW22, sans
choeur d'entrée. Puis on le bénit en découvrant le solo de Laporte mêlé au chant
de Carlos Mena ‑ contre‑ténor transcendant, comme toujours, chez Bach.
Dire que les voix de Hannah Morrison (soprano suffisamment agile pour l'air
délicat de la BVVV 75, mais assez pointu) et Hans Jörg Mammel (pilier du
groupe) nous portent aussi haut serait mentir, mais l'intensité du dialogue noué
avec les instruments nous comble, et profite d'une prise de son exceptionnelle.
On avait pu reprocher à Aline Blondiau de traiter le choeur de solistes comme
une formation traditionnelle (à distance, lissée) dans un album de Vox Luminis
(cf. no 654). Ses micros traduisent cette fois idéalement le relief propre de
cet effectif et l'émancipation réjouissante des chanteurs, bombant le torse pour
ne pas se faire « manger » par l'orchestre dans les tutti d'entrée. Celui de la
BVW 127 est un joyau : Bach, une fois de plus, nous accroche l'oreille
par un thème de choral pour (surprise !) nous en faire découvrir deux autres au
gré de combinaisons polyphoniques de plus en plus tendues. Trois chorals
funèbres pour le prix d'un Medley luthérien.
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