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Diapason # 669 (06/2018)
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Code-barres / Barcode : 3760014199684 (ID639)

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Analyste: Loïc Chahine

 

Après la récente réédition du disque Lalande d'Olivier Schneebeli (Diapason d'or cf no 667) et au moment où les « Funérailles royales de Louis XIV » lui font la part belle (en DVD), voici encore trois motets, dont deux illustrent ses débuts. Thomas Leconte indique dans son introduction que Deitatis mejestatem a peut‑être été composé dès 1681. Ecce nunc benedicite remonte à 1683, l'année dû fameux concours organisé pour renouveler les musiciens en charge à la chapelle royale, un an après l'installation définitive du roi à Versailles. Lalande, qui possède le dernier quartier de l'année, va peu à peu conquérir les trois autres, jusqu'à officier tout l'an ! Son maintien au répertoire de 1684 à 1755 ( !) a valu au Te Deum plusieurs remaniements. Dumestre choisit un des derniers de la main du compositeur, distinct en plusieurs endroits de la version gravée en 1991 par Christie (HM). Le manuscrit, titré Te Deum simple, le feu roi ayant voulu qu'il ne durât guère plus que sa messe ordinaire, indique, cas rarissime, la durée de presque chaque section: la Symphonie initiale, « une minute en passant le troisième couplet », le petit choeur qui suit une minute, etc. Si Dumestre entend « respecter, à quelques dizaines de secondes près, ce paramètre exigeant », les mouvements lents s'allongent en réalité presque tous de manière non négligeable (le Sanctus censé durer une minute prend quarante‑cinq secondes de plus, le Dignare Domine et le Miserere nos­tri : 2'45" au total, quand le manuscrit donne « 2 m. 1/4 »). De là, sans doute, l'impression que cela se traîne et se dénerve.

Est‑ce le temps nécessaire pour que Le Poème Harmonique déploie une moire orchestrale souple, même assez voluptueuse ? Les cordes restent souvent en retrait, mais les anches sont fruitées comme rarement. Cette séduisante enveloppe, hélas, ne saurait dissimuler la faiblesse rhétorique. Ce qui paraît manquer, c'est quelque chose à dire. Dans l'ensemble, les choeurs, esthétisants mais relâchés, peinent à se développer, même à coups de nuances savamment ordonnées, de crescendos et d'amortis calculés. 

Les versets Cuius saporis et Languet et deficit se diluent dans l'absence de direction, tout comme la Symphonie avant O caro Christi qui semble avancer vers nulle part ; la précipitation ne saurait y tenir lieu de tension. Plus loin, dans Te omnes angeli, Aedes articule parfaitement texte et musique, mais comme cela paraît arbitraire ! Souvent, dissonances et intervalles étonnants passent sans sourciller.

D'autres choix interrogent. Pourquoi confier l'accompagnement du Sanctus aux flûtes à bec, alors que la partition n'indique rien de tel ? Pourquoi ne pas enchaîner le Te gloriosus avec Te per orbem, comme le notent les manuscrits ? Pourquoi ralentir systématiquement les fins de mouvements, et ainsi morceler ces fresques spirituelles ?

Quelques beaux moments sont à chercher du côté des solistes: André Morsch met dans Tu devicto mortis la conviction qui manquait au début du Deitatis majestatem, et Cyril Auvity dévore le quasi purcellien Aetema fac, où l'ostinato est géré avec maestria. Le choeur final du Te Deum affiche enfin, sans l’éluder, la majesté annoncée par le titre en couverture.


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