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Naïve V5369 |
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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Jérémie
Bigorie Après un enthousiasmant hommage à Caffarelli (« Choc » de Classica, nº 156), Franco Fagioli choisit de replacer le curseur quelques années plus tôt en mettant à l'honneur la double qualité de celui qui fut non seulement l'un des compositeurs les plus fêtés de son temps mais aussi un pédagogue hors pair, dont l'enseignement fut suivi par les plus grandes célébrités du XVIIIe siècle. La notice de Stefano Aresi (à qui l'on doit un bel album Porpora chez Pan Classics) souligne la tradition napolitaine que le compositeur affirma à Venise, ainsi que son rôle de précurseur du « style galant ». Ce n'est pas sur ce terrain‑là que le contre‑ténor argentin et Alessandro De Marchi l'envisagent puisque l’on trempe ici en plein dans la marmite baroque et ses sortilèges : air de fureur ‑ auquel ne manque pas la machine à vent ‑ avec « Già si desta tempesta », ou élégiaque avec le superbe « Alto giove » au temps suspendu, extrait de son chef‑d'oeuvre : Polifemo. Entre ces deux opposés, les partitions de Porpora laissent toute latitude à l'interprète de montrer sa technique et son art des diminutions au service d'une grande variété de climats. Fagioli est sans rival dans cet élan spectaculaire de la voix (« Con alma intrepida »); l'art des vocalises calibrées évoque une certaine Cecilia Bartoli. Ailleurs, on se pâme devant des graves stupéfiants et poitrinés sans complexe (la cadence de « Spesso di nubi cinto ») ou un contrôle du souffle qui confine à la performance athlétique (« A voi ritorno campagne amene »). Une réserve toutefois sur son émission engorgée dont souffrent certains passages (le gargarisme plage 1 à 3’00» !), soustrayant à ce disque le « Choc » qu’il pouvait escompter. | |
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