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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Guillaume
Bunel Si la messe à cinq voix de William Byrd, ainsi que son impressionnant motet Infelix ego, figurent parmi les oeuvres les plus souvent enregistrées par les choeurs anglais, ils apparaissent relativement désertés par les choeurs continentaux: de même, pourrait‑on dire, que la musique vocale de la Renaissance anglaise en général. Il est vrai que la concurrence est rude: particulièrement pour ces deux oeuvres, dont il existe à ce jour un nombre impressionnant d'enregistrements, pour certains excellents parmi lesquels le tout récent enregistrement des trois messes de William Byrd par le choeur de la cathédrale de Westminster (Hyperion, 2014). La lecture proposée de la messe se démarque cependant de la plupart de celles existantes, par le choix de tempos assez rapides, ainsi que par la souplesse du phrasé de chacune des parties. Certaines sections de la messe sont ainsi particulièrement réussies ‑ le Sanctus, en particulier, d'une intensité sans égal ‑, de même que le motet Infelix ego. D'autres pâtissent en revanche de ce parti‑pris : en particulier les trois brèves sections du Kyrie, chantées à un tempo rapide, qui à peine commencées, semblent déjà s'enliser dans de lourds ralentis aux cadences finales, déséquilibrant la forme. On croit aussi déceler une
tendance des chanteurs à ne pas faire vivre les notes tenues : comme s'ils
étaient déjà dans l'attente de ce qui va suivre. Il en résulte souvent,
particulièrement dans les sections aux tempos les plus vifs, l'impression
d'un manque de ferveur. À l'opposé, par exemple, de la version de la messe à
cinq voix récemment enregistrée par Stile
Antico
(Harmonia Mundi, 2013), aux tempos bien plus lents, qui tenait cependant les
lignes avec une rare intensité. | |
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