Texte paru dans: / Appeared in:
Harmonia Mundi |
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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Jérémie Bigorie S'il veut se distinguer de nos jours par un récital‑titre, un contre‑ténor doit non seulement rivaliser de virtuosité avec ses semblables, mais aussi d'originalité dans le choix du programme. Ce dernier proposera immanquablement un florilège d'airs « élégiaques » et « de fureur », tant qu'à faire une poignée d'inédits, saupoudrés de parenthèses instrumentales. Le dernier Zazzo ne fait pas exception. L’angle d'attaque est ici la Royal Academy of Music de Londres. Le timbre du contre‑ténor américain, avouons‑le, n’est pas des plus phonogéniques, bien que le sens des attaques et une constante musicalité lui permettent d'instaurer un vrai partenariat avec l'ensemble instrumental sans prendre la pause sur son perchoir. Le sublime « Cosi stanco Pellegrino » de Bononcini est chanté comme un lied, une confidence nocturne, tandis que « Per la gloria d'adorarvi » trouve les accents populaires d'une chanson napolitaine. L’air d'Ariosti « Spirate, o iniqui marmi » le montre également à son meilleur dans les dialogues avec les contre‑chants du basson. C'est finalement dans Haendel que Zazzo déçoit, comme si les micros ne venaient pas au bon moment: « Va tacito, », qu'il a chanté tant de fois, manque de tenue, la soudure des registres laisse à désirer dans « Vivi, tiranno ». Rien d'indigne bien sûr, mais eu égard aux prodiges dont il est capable en scène, cet enregistrement ne donne qu’une idée limitée de son art. | |
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