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Analyste: Ivan A. Alexandre Harry Christophers rejoint Thomas Beecham, Colin Davis, Charles Mackerras, Neville Marriner et Stephen Cleobury dans le club des chefs à avoir enregistré Le Messie trois fois. Règle commune: le dernier n'est jamais le meilleur. Une vingtaine d'années après un coup d'essai prudent (Hyperion 1986), le chef de choeur et ancien ténor de Westminster avait trouvé son équilibre dans une lecture saine et vivante, incarnée par de vraies personnalités (Carolyn Sampson, Mark Padmore, Christopher Purves... Coro 2007). Ces deux Messie bien connus avaient pour trait d'union l'ensemble fondé à la fin des années 1970 par le jeune Christophers : The Sixteen. La troisième a été enregistrée de l'autre côté de l’Atlantique, à Boston, où le chef dirige à présent la Handel and Haydn Society. Saisi sur le vif durant l'automne 2013 au Symphony Hall, le petit orchestre américain n'a ni la souplesse ni la verve de son prédécesseur britannique. Du nerf à bon escient mais peu de chair. Sans unité ni vélocité, le chœur pâtit plus encore de la comparaison. Rien de déshonorant: trop peu de caractère dans un catalogue pléthorique. Quant aux solistes, à quoi bon ! Acteur magnifique, Tom Randle chante aujourd'hui Elektra et The Rakes Progress; émission poussée et vibrato envahissant l'éloignent de Handel. Délicieuse Zerbinetta d’Ariadne, Gillian Keith ne montre ici qu'une couleur pointue. Daniel Taylor n'a plus de souffle, et la meilleure voix du plateau, le baryton Sumner Thompson, n'a rien d'une basse noble. Le chef lui‑même a l'air de n'y croire qu'à moitié. La battue est claire, vive sans précipitation, experte à tous égards. Mais aussi monotone, terrestre, comme dépourvue de tout enjeu spirituel ou seulement expressif. Un document pour les amis de la HHS. Ceux de sir (depuis deux ans) Harry Christophers resteront fidèles à l'album de 2007. |
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