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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Jérémie
Biqorie « Il était du niveau de Haendel et de Vivaldi », affirme Andrea Marcon au sujet d’Antonio Caldara. Libre à chacun de partager cette assertion, ou de la mettre sur le compte du prosélytisme propre au défricheur à qui l'on doit cette première au disque de La Concordia de’ pianeti, « serenata » donnée en 1723 pour célébrer la fête de l'impératrice Elizabeth d'Autriche, épouse de Karl VI. Il s'agit d'une oeuvre festive dans laquelle le compositeur put mettre à profit les forces en présence disponibles à la cour de Vienne où il s'établit vers 1715. D'où une orchestration fournie, avec trompettes et timbales, qui se prête bien à l'exécution en plein air comme lors de la création au château de Znaim, en Moravie du sud, à la faveur d'un déplacement du couple impérial. Structurée en récitatif‑air, la partition octroie deux airs à chacun des protagonistes, ‑ en l'occurrence des planètes ‑ lesquelles communiquent entre elles au sujet de l'impératrice, exaltant ainsi la paix harmonieuse des sphères. Exaltant, le livret, avouons‑le, l'est beaucoup moins... Heureusement la partition dispense des airs assez jubilatoires en raison de la virtuosité qu’ils exigent des interprètes, notamment du très mozartien Daniel Behle (Mercure) qui livre une véritable performance dans les vocalises de « Tal se gemma a rara e bella ». Écrit pour le castrat Giovanni Carestini, Apollon est ici chanté par Franco Fagioli avec son abattage coutumier et ses graves magnifiques. La voix mordorée et naturellement introspective de Carlos Mena n’est pas celle que l'on aurait associée prima facie à Mars, mais « Da mia tromba », avec trompette solo le montre technicien accompli. Delphine Galou est parfaite, comme d'habitude. Battue efficace quoiqu'un peu trop « poil à gratter » de Marcon à la tête de sa Cetra. | |
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