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Diapason # 630 (12/2014)
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Aparté
AP093
Code-barres / Barcode : 3149028050622
Analyste: Sophie Roughol
Sur la pochette de « Bad Guys » (récital handélien, Trois Diapason, cf no 611),le contre‑ténor espagnol affichait sous sa barbe une énergie féroce que démentait un peu le contenu. Le beau gosse remplace le méchant mais il y a encore maldonne: où est passée la sympathique lumière rayonnante du modèle ? C'est la ouate qu'il préfère, médium assourdi, timbre neutre, souffle précaire... « I dilettanti » ? Les dilettantes de l'ère baroque, qui ignorent les contingences économiques de l'art musical et limitent leur talent à la sphère privée. La cantate de chambre fait leurs délices avec un petit ensemble instrumental ou, même comme ici, un simple continuo. L’opéra les tente parfois, comme le prouvent les deux arias de Giovanni Maria Ruggieri (1665‑1725) au programme. Ou la musique religieuse: Emanuele Astorga (1680‑1757 compositeur d'un mémorable Stabat Mater gravé entre autres par Thomas Hengelbrock) nous gratifie d'une élégie sylvestre longue comme un jour sans pain.
La postérité a oublié Giacomo Maccari (1700‑1744), Vincenzo Benedetti (né en 1683), Diogenio Bigaglia (16761745). Nous craignons de ne pas faire mieux aussitôt l'album refermé. Le Vénitien Benedetto Marcello (16861739) relève le niveau avec une belle Lucrezia chantournée, dont on peine à croire qu'il s'agit ici du premier enregistrement. Good guy, Sabata accorde une attention réelle aux méandres du texte et d'une musique plus que mouvante, mais la technique peine le plus souvent à suivre
les intentions: médium évanescent, vocalises sans impact, effets trompel'oeil pour masquer les périls d'une partition déployée sur pIus de deux octaves.
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